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La technocrature, maladie sénile de la démocratie La technocrature, maladie sénile de la démocratie, par Germain Philippe.

Oligarchie-Nomenklatura-Pays légal

En 2017 la «  technocrature  » à pris le pouvoir politique pour sauver le Système disqualifié par l’élite politique. La pertinente dénonciation de ce coup de force technocratique a  été réalisée par l’ultra-gauche mais dans l’approche complotiste des «  gros contre les petits  ». S’étant également intéressé au schéma explicatif proposé par le populisme, les maurrassiens préfèrent pourtant analyser la technocrature comme un phénomène de physique sociale au travers la distinction Pays légal/pays réel.

philippe germain.jpgPour cela ils doivent traiter de l’oligarchie, ce concept  mis en avant depuis 2010, par le monarcho-gaulliste Bertrand Renouvin  : «  Il faut lire Alain Minc. Non pour apprendre quelque chose sur l’économie et la finance. Mais pour savoir comment ça pense, un oligarque. Ou plutôt, comment ça regarde le monde et la société française. Ecoutons Alain Minc comme on écoute une radio ennemie, pour savoir ce qui se trame dans l’élite au pouvoir.  » Ce même  Alain Minc sera en 2017 un soutien farouche au technocrate Macron et à l’oligarchie.

L’oligarchie « de fait  » est la forme de gouvernement démocratiquement ouvert à tous les citoyens mais où le pouvoir est confisqué par une petite partie de ceux-ci. Par précision disons l’ «  oligarchie démocratique  ». Ce système est complexe, avec plusieurs cercles de pouvoirs de plus en plus concentrés. L’ exercice du pouvoir discret et collégial de sa classe dirigeante repose sur des familles dominantes, dont la position politique vient du patrimoine transmis aux enfants avec une l’éducation organisée dans cette perspective. Pour gagner en clarté, nommons les  :  «  familles républicaine  ».

Le terme d’oligarchie mis en avant par Renouvin était apparu dans l’Action françaisequotidienne dès 1908 en reprenant une citation d’ Hyppolite Taine, l’historien de la Révolution française. Il y fut modestement employé chaque année une quinzaine de fois, avec une pointe dans les années 1930 ou Charles Benoist introduisit la distinction entre « pays réel » et « pays légal », largement popularisée par Charles Maurras. Cette distinction, Maurras ne l’a pas « théorisée »  mais son observation des mécanismes concrets du pouvoir de la III° république lui a permis de mettre en évidence sa fonction décisive. Jamais l’idée ne lui serait venue d’en tirer une théorie immuable. C’est pourquoi, juste avant l’élection présidentielle de 1980, Pierre Debray jugea nécessaire de s’interroger – dans l’excellent mensuel marseillais d’Action française  Je suis Français –  sur la pertinence de maintenir ou non cette distinction dans le cas ou les socialistes prendraient le pouvoir de la V° république.

A la façon de Jacques Bainville, en observant dans l’histoire les répétitions d’une même causalité de l’antiquité jusqu’a Hitler et Staline, Debray  dégagea une nouvelle loi de physique sociale qu’il nomma  «  du développement d’oligarchies nouvelles  ». Son expression était simple  : «  toute révolution produit une «  nouvelle classe  » soudée à la longue par l’intérêt.  » Par la prise en compte de la notion d’interet dans le temps, cette loi se differencie du schéma complotiste de gauche (les Gros contre les petits) et de celui ultra-droitiste (le mondialisme) mais aussi du référentiel marxiste de lutte des classes (Bourgeois contre prolétaires).

Pour utiliser cette nouvelle loi, Debray induisit une hypothèse suite à l’intérêt politique de cette période pour le phénomène communiste de la «  Nomenklatura  ». A savoir «  N’y aurait-il pas, dans le passé de la France, une tendance au nomenclaturisme, cette classe de privilégié dominant la société soviétique  ?  »  Après l’étude de la mise en place de l’Administration, comme service de l’Etat, par Richelieu et Louis XIV,  il constata qu’après l’ébranlement de la Révolution française, Bonaparte du reconstruire une classe dirigeante. Debray découvrit que Napoléon Bonaparte l’avait fait sur une autre base que celle de l’Ancien régime (ni la noblesse ni la bourgeoisie n’avait résisté à 1789) car il forgea de toute pièce une nouvelle classe dirigeante. Le principe de Bonaparte  était simple  :  Ces gens venu de tous les milieux seraient soudés par l’intérêt, celui de l’enrichissement obtenu par la confiscation du pouvoir économique et politique. Cette nouvelle classe dirigeante a été forgé  à partir du Directoire (1794), grâce à l’enrichissement résultant de la spéculation sur les biens nationaux (confisqués au clergé et aux émigrés et achetés à bas prix) ;  la spéculation sur les Assignats, la suppression des agents de change à la Bourse, la corruption, les fournitures aux armées, mais aussi le pillage des pays conquis. C’était «  la nomenklatura du citoyen-général Bonaparte  »  en déduisit Debray. En 1980 la plus belle illustration de sa continuité dans le temps était le président de la république Valéry Giscard d’Estaing et certains chefs socialistes comme Rocard et Chevenement.

Cette nouvelle classe – désignée «  Nomenklatura  »  ou «  Oligarchie démocratique  » ou «  Pays légal  » – est devenue héréditaire. Elle gouverne, opprime et exploite la France depuis le Directoire. C’est ce vieux monde que la technocrature se vante d’avoir balayé en 2017. En fait, elle l’a surtout sauvé mais pour comprendre cette opération, menée par le coup de force médiatico-policier de  «  l’Affaire Fillon  »,  nous allons devoir chercher a savoir qui compose le Pays légal ? Qu’elles sont ses fonctions  ? Quel est son mode de renouvellement nous permettant de comprendre la conquête de tous les pouvoirs par la technocrature  ?  

Pour lire l’intégrale de la série « La technocrature, maladie sénile de la démocratie », cliquez  sur :

2017 le coup de force de la Technocrature

Le complotisme d’extreme-gauche

Comment analyser les élites du pays légal

Interet du référentiel populiste

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