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Le progressisme de Macron par Gérard Leclerc

Le président de la République a relancé dans le débat public le mot de progressisme, en invitant lors de sa campagne présidentielle les progressistes de toutes tendances à le rejoindre. Il est possible que du point de vue du marketing et de l’efficacité de la communication, c’était judicieux. Est-il sûr pour autant que le contenu du concept de progressisme avait été travaillé avec tout le soin nécessaire ?

13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgL’histoire des idées met en évidence sa malléabilité et on n’est pas forcément convaincu par les débuts d’explication de certains proches du chef de l’État. Doit-on penser à une idéologie, c’est-à-dire un système organisé pouvant se réclamer de certains courants de la pensée ou à un simple mot d’ordre ayant l’avantage de ringardiser son opposition ou ses opposants ?

Il est un domaine privilégié où le progressisme semble mieux marquer ses intentions émancipatrices, c’est celui des réformes dites sociétales. C’est d’ailleurs celui que la gauche s’est approprié depuis qu’elle a rompu avec son anticapitalisme marxisant. Faute de révolution économique, le changement décisif des modes de vie avec ce qu’ils supposent de rupture anthropologique est devenu un objectif essentiel. Que retiendra-t-on du quinquennat de François Hollande en dehors du mariage pour tous ? Emmanuel Macron a poursuivi dans le même sens avec des réformes que son prédécesseur n’avait pas osé mener à terme, comme la PMA élargie. Il semble, pour le moment, avoir exclu de son programme la légalisation de l’euthanasie, en faveur de laquelle milite pourtant un leader de la République en marche, le professeur Jean-Louis Touraine, le plus déterminé des partisans d’un tournant décisif en matière de transgression des limites.

C’est peut-être que le progressisme bute sur certains interdits, même lorsqu’ils sont obsolètes pour les plus idéologues. Ces interdits sont d’ordre moral, et une figure aussi emblématique pour la gauche que celle de Philippe Meirieu peut exprimer ouvertement sa crainte « d’un changement radical du rapport anthropologique de l’humain à la procréation ». Oui on non, le pouvoir progressiste est-il déterminé à suivre l’exemple de la Belgique et des Pays-Bas en matière sociétale, avec le test décisif de l’euthanasie ? On ne pourra échapper à un débat là-dessus, au terme duquel le progressisme sera mis en demeure d’énoncer son véritable contenu idéologique.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 23 janvier 2020.

 

Emmanuel Macron se veut progressiste selon son mot d’ordre de la présidentielle. Mais quel est le contenu de ce progressisme ?
© Rémi Jouan, CC-BY-SA, GFDL, Wikimedia Commons
 

Le président de la République a relancé dans le débat public le mot de progressisme, en invitant lors de sa campagne présidentielle les progressistes de toutes tendances à le rejoindre. Il est possible que du point de vue du marketing et de l’efficacité de la communication, c’était judicieux. Est-il sûr pour autant que le contenu du concept de progressisme avait été travaillé avec tout le soin nécessaire ? L’histoire des idées met en évidence sa malléabilité et on n’est pas forcément convaincu par les débuts d’explication de certains proches du chef de l’État. Doit-on penser à une idéologie, c’est-à-dire un système organisé pouvant se réclamer de certains courants de la pensée ou à un simple mot d’ordre ayant l’avantage de ringardiser son opposition ou ses opposants ?

Il est un domaine privilégié où le progressisme semble mieux marquer ses intentions émancipatrices, c’est celui des réformes dites sociétales. C’est d’ailleurs celui que la gauche s’est approprié depuis qu’elle a rompu avec son anticapitalisme marxisant. Faute de révolution économique, le changement décisif des modes de vie avec ce qu’ils supposent de rupture anthropologique est devenu un objectif essentiel. Que retiendra-t-on du quinquennat de François Hollande en dehors du mariage pour tous ? Emmanuel Macron a poursuivi dans le même sens avec des réformes que son prédécesseur n’avait pas osé mener à terme, comme la PMA élargie. Il semble, pour le moment, avoir exclu de son programme la légalisation de l’euthanasie, en faveur de laquelle milite pourtant un leader de la République en marche, le professeur Jean-Louis Touraine, le plus déterminé des partisans d’un tournant décisif en matière de transgression des limites.

C’est peut-être que le progressisme bute sur certains interdits, même lorsqu’ils sont obsolètes pour les plus idéologues. Ces interdits sont d’ordre moral, et une figure aussi emblématique pour la gauche que celle de Philippe Meirieu peut exprimer ouvertement sa crainte « d’un changement radical du rapport anthropologique de l’humain à la procréation ». Oui on non, le pouvoir progressiste est-il déterminé à suivre l’exemple de la Belgique et des Pays-Bas en matière sociétale, avec le test décisif de l’euthanasie ? On ne pourra échapper à un débat là-dessus, au terme duquel le progressisme sera mis en demeure d’énoncer son véritable contenu idéologique.

 

Commentaires

  • Le premier progressiste avoué : Condorcet .
    A vrai dire le terme moderne est déjà progressiste puisqu'il désigne la mode d'aujourd'hui ( modus hodiernus) comme nécessairement meilleure que celle d'hier .

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