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LITTERATURE & ACTUALITE • Affaires sans fin

 

Par Ludovic Greiling

Voici une petite bombe presque passée inaperçue. Dans un livre paru en 2014, on redécouvre que le régime mis en place au Gabon avec l’aide de l’Elysée détourne la richesse du pays et en reverse une partie… à certains de nos politiciens !

pean-301x480-2.jpgPierre Péan est des grands journalistes. De ceux qui reçoivent les confidences de hauts dignitaires et qui mettent la main sur des documents importants. De ceux qui savent lire les livres-témoignages qui comptent. L’homme, qui avait publié Affaires africaines en 1983, complète son propos avec Nouvelles affaires africaines, paru en 2014.

 Où l’on apprend que plusieurs régimes mis en place dans les anciennes colonies sont des créations de Jacques Foccart, le « monsieur Afrique » du président Charles de Gaulle, à une époque où il fallait contrer l’influence de grands Etats voisins parfois pro-américains et anti-français.

 Des socialistes et des UMPistes financés par le Gabon

 Où l’on redécouvre qu’au Gabon, le gros de la manne pétrolière et de la dette de l’Etat ont servi à financer le clan Bongo au pouvoir, dont la fortune est estimée à plusieurs milliards d’euros.

 Le fils Ali, qui a pris le pouvoir après la mort de son père adoptif grâce au soutien de Nicolas Sarkozy, et ce en dépit d’un relatif sentiment anti-français, est aussi attiré par les pratiques vaudous que par la jet-set occidentale.

 Dans l’enquête de Pierre Péan, on découvre enfin que la fortune détournée du Gabon a aussi servi à financer les deux grands partis politiques « traditionnels » de la France jusque récemment, ainsi que plusieurs de nos ministres.

Les liens entre les pouvoirs français et gabonais sont facilités par la franc-maçonnerie, Ali Bongo et son éminence grise Maixent Acrombessi étant responsables de la Grande Loge du Gabon, elle-même dépendante de la Grande Loge Nationale Française.

 Avec ce livre, on se doute un peu mieux de l’ampleur des financements illicites et des dépendantes financières au sein de la République. Et ça donne le tournis. 

Nouvelles affaires africaines, de Pierre Péan (éd. Fayard, 18 euros)

 

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