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13 Décembre 1914 ... Le ponte qui reste debout, dont le Japon tient l'emploi...

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Alfred Capus nous raconte qu'il était à l'Elysée pendant les journées de la retraite, au mois d'août. Il a tenu entre les mains les télégrammes qui arrivaient par monceaux et qui annonçaient un désastre complet, absolu, irrémédiable. Tous revenaient à dire : "Nous sommes écrasés, la supériorité de l'ennemi ne permet pas de résister." Les détails étaient ceux d'un désastre sans bataille... Comment nous avons pu nous relever de là pour remporter la victoire de la Marne, c'est le miracle qu'admireront toujours ceux qui ont vécu ces journées.

La théorie officielle de la guerre est en ce moment la suivante. Il s'agit encore de mettre hors de combat, tant du côté des alliés que du côté russe, un million et demi ou deux millions d'Allemands. Après quoi seulement une poussée sera possible. Ce système peut-être excellent pour la Russie, qui dispose d'un réservoir d'hommes incomparable. Mais nous ? La guerre de tranchées est aussi meurtrière pour les nôtres que pour l'ennemi. Un engagé volontaire m'écrit, du front, que, chaque fois que sa compagnie va prendre son tour dans les tranchées, elle en sort avec des pertes qui sont, tant en tués qu'en blessés, régulièrement les mêmes. C'est réglé comme du papier à musique. Dans ces conditions-là, l'usure, la fameuse usure, ne s'exerce-telle pas des deux côtés ? 

X..., qui est un joueur intrépide, expose que l'Allemagne aux prises avec la coalition est comme un banquier qui, au baccara, voudrait gagner contre tous les joueurs qui misent sur les deux tableaux. On n'a jamais vu un banquier ruiner jusqu'au dernier jeton la foule des pontes. "Et, ajoute plaisamment X..., il y a, contre l'Allemagne, jusqu'au ponte modeste, le ponte qui reste debout, et dont le Japon tient l'emploi".    

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