Castro s'en va, mais le système demeure: la "passion" du jeune Eliezer, et de tout le peuple Cubain: Acte I.....
Déjà Staline avait utilisé le procédé, juste après la Guerre: il avait été demandé à tous ceux qui souhaitaient des "changements" de les exprimer, afin de faire progresser l'URSS. Beaucoup y crurent:
une fois qu'ils se furent bien déclarés, et que la police politique les eut bien identifiés, ils furent arrêtés et liquidés...Il vient de se passer un peu la même chose à Cuba. Le régime a demandé aux étudiants de dire ce qui n'allait pas et d'émettre leurs propositions. Un certain Eliezer a courageusement pris la parole. C'est ce que racontent Vincent Hervouët et Magali Bartés dans "Le Journal du Monde" du lundi 11 février, sur LCI:
"Les promesses n'engagent décidément que ceux qui y croient, et c'est vrai comme jamais à Cuba. Il y a six mois Raoul Castro, le frère donc le gérant du pays promettait un grand débat sur le régime et il demandait même à ses compatriotes de s'exprimer, "avec courage" avait-il ajouté. Le message a été suivi, un peu trop au goût des dirigeants, par quelques adolescents et la critique a même pris de l'ampleur à l'Université, et donc le régime s'est braqué...." Voici l'intro du sujet, lancée par Vincent Hervouët, qui passe alors la parole à Magali Bartes, laquelle commente une vidéo montrant des étudiants se plaignant devant les autorités:
"On ne parle plus que de cette vidéo à Cuba. Que ces étudiants, l'élite du régime, aient osé prendre à parti, dans un débat public, le Président du Parlement, c'est du jamais vu...." On voit alors à l'image un jeune étudiant, Eliézer Avila, apostrophant ainsi le dit Président: "Pourquoi le peuple cubain n'a-il pas la possibilité d'aller dans des hôtels pour touristes, ou de voyager à l'étranger? Avant de mourir, j'aimerais aller voir où est mort le Che, en Bolivie". La réponse du Président? A vous de juger: "Mais voyons, si le monde entier, soit 6 milliards d'habitants, pouvait voyager où il voulait, il y aurait un énorme trafic aérien..." Oui, vous avez bien lu. Est-ce du crétinisme total, au dernier stade, donc incurable. Ou du mépris cynique de l'interlocuteur, caractéristique des dictatures qui de toutes façons se fichent bien pas mal des personnes ? Ou un mélange des deux ? Magali Bartés reprend: "La réponse surréaliste de Ricardo Alarcon ne convainc évidemment personne, et les questions s'enchaînent: (c'est toujours Eliezer qui parle...ndlr) "Pourquoi le Ministère du Commerce a-t-il adopté le peso convertible comme les étrangers alors que nos ouvriers, nos paysans continuent d'être payés en peso cubain qui vaut vingt cinq fois moins ? Pour acheter une brosse à dent il faut au moins deux ou trois jours de travail..."
Les images montrent maintenant un Raoul Castro âgé et fatigué lui aussi, comme son idéologie; à bout de souffle, mais toujours aussi malfaisante, tyrannique et cruelle.....Magali Bartes reprend la parole pour conclure le sujet: "Un autre étudiant poursuit: Pourquoi l'État met-il autant de restrictions sur les e-mails et les tchats sur Internet? Alarcon, au pie du mur reconnaît ne pas avoir de réponse. Ca ne va pas durer longtemps. Ce week-end, des agents de la Sécurité de l'Etat sont venus embarquer chez lui le jeune Eliezer Avila. Le régime pourrait l'obliger à se rétracter publiquement....Que ça serve de leçon à ceux qui auraient pu croire à l'ouverture promise par Raoul Castro...."
La "morale" de ce reportage qui fait froid dans le dos en même temps qu'il est aussi, en un certain sens, désopilant ? Ça ce passe aujourd'hui, dans ce qu'il reste de l'empire communiste. Et la retraite de Castro n'y change rien, puisque le système perdure. Ce sera seulement à sa chute, comme en Russie et en Europe de l'Est, que Cuba retrouvera enfin la liberté et pourra (re)commencer à se reconstruire...A quand le grand procès de Nuremberg du communisme ? Mais pour le quarteron des inoxydables, de celles et ceux qui n'ont toujours pas eu le courage de reconnaître la monstruosité du système mis en place par le communisme, pour les Marie Georges Buffet, les Arlette Laguiller, les Olivier Besancenot: quel remède ?..... (à suivre.....)