Le "beau XIIIème siècle" (II) : le beau Dieu.....
....Disposant de revenus incomparablement plus élevés que ceux des artisans, les riches bourgeois, qui ont fait fortune dans le commerce des produits de luxe, se font construire des « hôtels » en pierre dans le centre des villes. Cultivés et ambitieux, ils consacrent une partie de leur temps et de leurs revenus aux affaires de la communauté urbaine. Ils y accaparent le plus souvent les fonctions municipales : maire, échevin, consul...
Il y a dans la civilisation française du XIIIe siècle quelque chose d'épanoui, à la fois de souriant et de fort, qui est le signe d'une grande époque. Les façades et les chapiteaux, que les artistes romans avaient peuplés de bêtes et de monstres inquiétants, sont désormais éclairés par les visages rayonnants d'Anges ou de Christs. Dans les oratoires, comme la Sainte-Chapelle, ou dans les vastes cathédrales, comme Reims ou Notre-Dame, partout l'élégance s'allie à la puissance de la conception, au jaillissement de l'élan créateur. Il émane de ces architectures fortes une plénitude sereine, symbolisant l'accord trouvé entre l'intelligence et la sensibilité, entre le divin et les choses de la terre.
Illustration : le Beau Dieu, qui, comme l'Ange au sourire (photo précédente), se trouve également sur le Portail nord de la cathédrale. Avec l'Ange au sourire, elle est bien représentative de la mentalité du siècle, qui commence sous Louis VIII, se prolonge sous Louis IX (saint Louis) et connaît son apogée sous Philippe III, lorsque le Poitou, l'Auvergne et le Comté de Toulouse viennent agrandir le royaume, qui se développe et s'enrichit fortement. Les mentalités évoluent, et l'optimisme est général: c'est l'explosion du "beau XIIIème siècle...."