Envoi :
Lorsque Mistral fonde le Félibrige avec ses amis, à Font-Ségugne, il est un jeune homme, d'à peine 24 ans.
Il en a 74 lorsque, toujours à Font-Ségugne, il préside les cérémonies du Cinquantenàri dou Felibrige.
Il y chante un assez long poème, dans lequel il récapitule, résume et explique le sens de son action, et lance un message d'aspoir, et de responsabilisation, aux générations futures (extrait):
Soun mort li bèu disèire
Mai li voues an clanti ;
soun mort li bastissèire,
Mai lou tèmple es basti.
Vuei pòu boufa
L’aurouso malagagno :
Au front de la Tour Magno
Lou sant signau es fa.
Vous-àutri, li gènt jouine
Que sabès lou secrèt,
Fasès que noun s'arrouine
Lou mounumen escrèt ;
E, mau-despié
De l'erso que lou sapo,
Adusès vosto clapo
Pèr mounta lou clapié....
Les beaux diseurs sont morts,
Mais les voix ont résonnées.
Sont morts les bâtisseurs,
Mais le Temple est bâti.
Aujourd'hui peut souffler,
La bourrasque du Nord :
Au front de la Tour-Magne
Le Saint Signal est fait.
Vous autres, les jeunes gens
Qui savez le secret,
Faites que point ne croule
Le monument mystique ;
Et, en dépit
De la vague qui le sape,
Apportez votre pierre
Pour hausser le monceau....