"...L'âme du mouvement ce fut Maurras..."
De "Vers le Roi", pages 51/52 :
"...Je secondai Maurras, à la rédaction, de mon mieux. Vaugeois donna l'impulsion à la propagande. Mais il n'y a aucune espèce de doute : l'âme du mouvement, ce fut Maurras.
Il y a, au moment où j'écris ceci, près d'un quart de siècle que ce grand homme, jour et nuit, ne gardant que six heures à peine pour son sommeil et ses repas, saisit, étreint corps à corps le démon de l'erreur républicaine et ne lui laisse pas le temps de se ressaisir ni de souffler.
De deux heures de l'après-midi à huit heures du matin, il est sur pieds, dépouillant son énorme correspondance, écoutant les rapports de ses collaborateurs, les propos de ses visiteurs, distribuant ses ordres ponctuellement obéis; en dehors des bureaux du journal, son domaine est l'imprimerie, rue du Croissant, où il écrit, d'une plume rapide et précise, les pages de lumière que l'on connaît et qui portent partout la conviction et la certitude.
Traité de "sophiste" - au sens péjoratif du mot - par des imbéciles d'ailleurs de moins en moins nombreux il est bien un ami de la sagesse (Sophia), d'une intrépidité égale à sa clairvoyance; mais aucun nuage ne s'interpose jamais devant le soleil de son bon sens.
Quand il analyse, jusqu'à l'extrême pointe de l'entendement, il le fait clairement, et sa synthèse vient d'une seule volée, comme une nappe d'or..."
Illustration : à l'imprimerie, des brouillons de Maurras, qui donnent une idée du travail qu'avait Bartoli, pour chiffrer et corriger : à quoi devait ressembler le "ténia" lorsqu'il mesurait plusieurs mètres !...