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Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet

Aristide Briand, "prince des nuées"...

Aristide Briand, "prince des nuées"...

De Paris Vécu, 2ème Série, Rive gauche, pages 140/141 :

"...Briand est d'une ignorance crasse, carabinée, invraisemblable.
Il n'a rien lu, il ne sait rien, il est incapable d'écrire une lettre sans faute d'orthographe.
Je tiens ce détail de son ex-copain Gaborit, député de Seine-et-Marne, qui le tira du mauvais pas de l'affaire d'outrage public à la pudeur du Prè-de-Toutes-Aides, à Saint-Nazaire (1892)... et aussi d'Alfred Capus, qui possédait son Aristide sur le bout des doigts.
C'est une des curiosités du musée secret de l'histoire contemporaine (et qui ne peut s'expliquer que par l'affaissement démocratico-révolutionnaire) que l'ascension politique de cet olibrius, rempli de tous les poncifs et préjugés romantiques du XIXème siècle, et les débagoulant, comme des nouveautés, devant des princes, des princesses, des chefs d'Etat, des gens instruits, des journalistes, des assemblées, qui applaudissent à tour de bras ces antiques âneries, comme des révélations merveilleuses.
La chose serait prodigieusement comique, si elle ne devait fatalement aboutir, et à bref délai, à la fonte purulente de la victoire et à une nouvelle catastrophe.
Car la conception des Etats-Unis d'Europe, qui était celle de Napoléon III et de Victor Hugo, nous a menés, en 1870, à Sedan; et la doctrine du rapprochement franco-allemand selon Waldeck, puis selon Caillaux, nous a valu la guerre de 1914, par le mécanisme, bien connu, de l'appât à la voracité allemande.
Ce qui est curieux, c'est qu'en si peu d'années de distance la leçon terrible se soit effacée et perdue, et que nous soyons, de nouveau, sur le sentier de la guerre, en chantant des hymnes à la paix universelle !..."