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Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville.

Tranches de vie (VII) : Sur France, "après-dîner".

Tranches de vie (VII) : Sur France, "après-dîner".

(Tiré de "Maurras et notre temps", d'Henri Massis (Tome I, pages 35/36) :

"...."Voyez-vous, fit Maurras en riant (c'était un soir, après-dîner chez les Bainville, et je l'entends encore nous en parler avec éclat) voyez-vous, des livres comme Les opinions de Jérôme Coignard, c'était fait pour épater Mme de Caillavet !"
Et Maurras d'ajouter :
"Je crois bien discerner dans l'oeuvre de France ce qu'il écrivait avec plaisir et ce qu'il écrivait autrement.... Tenez, dans Thaïs, je sens partout ce plaisir, et c'est ce France là que je mets à part... Ce qui sortait de son fonds, ce qu'il écrivait pour sa joie, respire le jeu spontané d'un art heureux et facile, en un mot : le naturel...
Le critère d'une page de France est donc de savoir s'il l'a écrite avec plaisir et surtout pour le plaisir de qui ? Le sien ou celui des autres ? S'il s'est employé à recueillir les sourires d'un salon, le murmure favorable d'une assemblée, d'une faction, de politiciens amis, s'il a cédé à l'ambition de les éblouir et de les ahurir en les emportant au-delà d'eux-mêmes, la page a quelque chose de terne ou de forcé; mais s'est-il seulement préocccupé de se plaire, de contenter son goût du vrai, de préciser des idées qui lui sont réellement chères, nous avons le véritable France... Ce style, ce goût, cet art où s'incarnent les apparitions de la grâce et de la beauté, eh bien ! je les retrouve dans Thaïs !"