Montjoie, Saint Denis !
On appelait autrefois Mont-Joye un monceau de pierres entassées pour marquer les chemins; la coutume des pèlerins était de faire des Mont-Joyes de monceaux de pierres, sur lesquels ils plantaient des croix, aussitôt qu'ils découvraient le lieu de dévotion où ils allaient en pèlerinage: Constituunt acervurn lapidum, et ponunt cruces, et dicitur Mons gaudii.
La même chose est attestée des pèlerins de Saint-Jacques en Galice :
Lapidum songeries … Galli Mont-Joyes vocant.
Ce nom de Montjoies fut donné aux sept croix élevées au bord de la route de Paris à Saint-Denis sous le règne de Philippe III (1270 à 1285) : petits monuments gothiques, elles furent démolies comme “signes de la religion et de la royauté” en 1793.
Cette gravure anonyme à l’eau-forte de la fin du 17e siècle en restitue l’aspect : hexagonales, trois niches aveugles sur la plaine, trois niches avec trois grandes statues de rois orientés vers la route:
Ces croix furent élevés à chacun des endroits où Philippe III le Hardi, portant le corps de son père saint Louis, le 12 mai 1271, arrêta le convoi pour se reposer.
Par la suite, tous les cortèges funèbres royaux s'arrêtêrent traditionnellement aux monts-joie de Saint-Denis.