UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Fleur de lys, fleurs de lys...

Suaire.

Suaire.

Etoffe aux chevrons inscrits et fleurs de lys (Syrie ou Egypte, XIVe siècle).

Double-étoffe façonnée, soie, base taffetas (hauteur: 36; largeur: 10,29 cm), conservé au Musée des Tissus de Lyon (Numéro d'inventaire : 27.584).

Le décor de l’étoffe est réversible. Il se compose d’une succession de bandeaux en chevrons, à pourtour crénelé, alternativement beige et bleu foncé. A la pointe angulaire des bandeaux, une fleur de lys se détache. Elle est bleue sur le chevron beige, et beige sur le chevron bleu. Les chevrons beiges sont bordés intérieurement d’une inscription en naskhi, répétée en miroir. On a déchiffré la formule « tugh-yariq», signifiant en turc : « étendard de Lumière ». Le turc était la langue des Mamelouks, classe militaire d’origine centre-asiatique puis circassienne qui a gouverné, entre 1250 et 1517, l’Egypte et la Syrie.
Sept autres morceaux ont subsisté ; l’un d’eux est conservé à Paris, au musée de Cluny.

L’étoffe est connue comme étant le « Suaire de Guy de Lusignan ». Ce puissant seigneur, nommé roi de Chypre par Richard Cœur de Lion, fut inhumé en 1294 à Nicosie dans l’église des Templiers. En 1900, une mosquée fut construite sur l’emplacement supposé de l’église. C’est peut-être à cette occasion que l’étoffe a été découverte. Sur le plan stylistique, elle se rattache aux soieries du XIVe siècle, tissées en Syrie ou en Egypte mameloukes. Il paraît donc difficile de l’attribuer à Guy de Lusignan, à moins que cette appellation désigne un de ses descendants qui fut connétable de Chypre (1278-1303).

Cette étoffe, très imprégnée d’influences mameloukes, a-t-elle servie de linceul à un descendant des Lusignan, ou encore à un noble de leur entourage? Les fleurs de lys placées dans les chevrons ont contribué à associer ce morceau d’étoffe à l’histoire des croisés....