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Ecrivains royalistes (I) : Chateaubriand

Le pandémonium révolutionnaire : Marat.

Le pandémonium révolutionnaire : Marat.

"D'après ces préséances de hideur, passait successivement, mêlée aux fantômes des Seize, une série de têtes de gorgones. L'ancien médecin des gardes du corps du comte d'Artois, l'embryon suisse Marat, les pieds nus dans des sabots ou des souliers ferrés, pérorait le premier en vertu de ses incontestables droits. Nanti de l'office de fou à la cour du peuple, il s'écriait, avec une physionomie plate et ce demi-sourire d'une banalité de politesse que l'ancienne éducation mettait sur toutes les faces: "Peuple, il te faut couper deux cent soixante-dix mille têtes !"....

Quand Marat était descendu de sa planche, ce Triboulet populaire devenait le jouet de ses maîtres: ils lui donnaient des nasardes, lui marchaient sur les pieds, le bousculaient avec des huées, ce qui ne l'empêcha pas de devenir le chef de la multitude, de monter à l'horloge de l'Hôtel-de-ville, d'y sonner le tocsin d'un massacre général, et de triompher au tribunal révolutionnaire...

On visitait dans un cénotaphe de gazon élevé sur la place du Carrousel, le buste, la baignoire, la lampe et l'écritoire de la divinité. Puis le vent tourna: l'immondice, versée de l'urne d'agathe dans un autre vase, fut vidée à l'égout."

Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, pages 297/298.