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Ecrivains royalistes (I) : Chateaubriand

Les massacres de septembre...

Les massacres de septembre...

Billaud de Varennes proposa de mettre le feu aux prisons et de brûler tout ce qui était dedans; un autre Conventionnel opina pour qu'on noyât tous les détenus; Marat se déclara pour un massacre général. On implorait Danton pour les victimes. "Je me f... des prisonniers", répondit-il. Auteur de la circulaire de la Commune, il invita les hommes libres à répéter dans les départements l'énormité perpétrée aux Carmes et à l'Abbaye...

Danton, plus franc que les Anglais, disait : "Nous ne jugerons pas le Roi, nous le tuerons." Il disait aussi : "Ces prêtres, ces nobles, ne sont point coupables, mais il faut qu'ils meurent, parce qu'ils sont hors de place, entravent le mouvement des choses et gênent l'avenir." Ces paroles, sous un semblant d'horrible profondeur, n'ont aucune étendue de génie : car elles supposent que l'innocence n'est rien, et que l'ordre moral peut être retranché de l'ordre politique sans le faire périr, ce qui est faux. Danton n'avait pas la conviction des principes qu'il soutenait; il ne s'était affublé du manteau révolutionnaire que pour arriver à la fortune.

"Venez brailler avec nous" conseillait-il à un jeune homme; "quand vous vous serez enrichi, vous ferez ce que vous voudrez". Il confessa que s'il ne s'était pas livré à la cour, c'est qu'elle n'avait pas voulu l'acheter assez cher: effronterie d'une intelligence qui se connaît et d'une corruption qui s'avoue à gueule bée..."

(Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome 1, pages 298/299).