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Ecrivains royalistes (I) : Chateaubriand

Sur Sparte et sur Athènes....

Sur Sparte et sur Athènes....

"Sparte et Athènes ont conservé jusque dans leurs ruines leurs différents caractères: celles de la premières sont tristes, graves et solitaires; celles de la seconde sont légères, souriantes, habitées. A l'aspect de la patrie de Lycurgue, toutes les pensées deviennent sérieuses, mâles et profondes; l'ame fortifiée semble s'élever et s'agrandir; devant la ville de Solon, on est comme enchanté par les prestiges du génie; on a l'idée de la parfection de l'homme considéré comme un être intelligent et immortel. Les hauts sentiments de la nature humaine prenaient à Athènes quelque chose d'élégant qu'ils n'avaient point à Sparte. L'amour de la patrie et de la liberté n'étaient point pour les Athéniens un instinct aveugle, mais un sentiment éclairé, fondé sur ce goût du beau dans tous les genres, que le ciel leur avait si libéralement départi; enfin, en passant des ruines de Lacédémone aux ruines d'Athènes, je sentis que j'aurais voulu mourir avec Léonidas, et vivre avec Périclès....

...Je ne connais rien qui soit plus à la gloire des Grecs que ces paroles de Cicéron: "Souvenez-vous, Quintius, que vous commandez à des Grecs qui ont civilisé tous les peuples, en leur enseignant la douceur et l'humanité, et à qui Rome doit les lumières qu'elle possède." Lorsqu'on songe à ce que Rome était au temps de Pompée et de César, à ce que Cicéron était lui-même, on trouve dans ce peu de mots un magnifique éloge."

Itinéraire de Paris à Jérusalem et de Jérusalem à Paris, La Pléiade, pages 856/857.