Bernard de Marigny.
Né à Luçon en 1754, Bernard de Marigny entre dans la Marine et devient lieutenant de vaisseau.
De retour de la guerre d'Indépendance américaine, il est à Paris quand la Révolution éclate, et défend les Tuileries, le 10 août, contre l'insurrection voulue par Danton...
Il ne revient dans le bocage qu'après la première révolte du Bressuirais à la fin août 1792, en même temps que son cousin Lescure.
Le 9 avril 1793, il est arrêté, au château de Clisson où il séjourne, et conduit à Bressuire chez l'épicier Allain, en compagnie de Lescure et sa femme, ainsi que les époux Donisan. Il n'en sera libéré qu'à la prise de la ville par les Blancs, le 2 mai 1793. Il s'engage alors dans la révolte vendéenne.
Chargé du commandement de l'artillerie, il participe à toutes les grandes batailles, jusqu'à la défaite de Savenay en décembre 93, dont il est un des rares rescapés.
Après avoir tenté vainement de soulever la Bretagne, dans les débuts 94, il poursuit la lutte et se met à la tête de l'armée des poitevins.
"Il n'existe maintenant dans la Vendée que deux corps de rebelles qui méritent quelque attention, celui commandé par Stofflet, et l'autre par Marigny..."(lettre de Turreau au ministre Bouchotte - 5 avril 1794).
Le 24 mars, il prend Mortagne. En compagnie de Richard, il organise une guerre de harcèlement dans le bocage Bressuirais. Il inflige notamment une lourde défaite à une armée républicaine, près de Boismé, dans le chemin qui mène au château de Clisson: "400 hussards, s'avançant en double file dans les allées du château, furent attaqués par les Vendéens qui mirent les Bleus en déroute" (Mémoires de Mme de La Rochejaquelein).
La "faute" de Marigny:
A la réunion du 22 avril, au château de La Boulaye, des chefs vendéens, il avait été convenu, par serment, que toute action entreprise par l'un d'eux aurait l'appui des autres.
Le lendemain 23, Stofflet et Charette attaquent Dusirat du côté de Jallais. Mais Marigny, venant du Bressuirais, arrive après la bataille et on ne fournit pas de subsistances à ses soldats qui s'en retournent furieux.
On parla de trahison. Un conseil de guerre, par 22 voix contre 10, condamne Marigny à mort.
En mai et juin, Marigny continue la lutte dans le Bressuirais.
Capturé au château de la Girardière, près de Combrand, par des soldats de Stofflet, il est fusillé le 10 juillet 1794.