Que la France peut et doit manoeuvrer, par Louis-Joseph Delanglade
MM. Valls et Hollande ne cessent de répéter désormais que nous sommes en guerre et d’annoncer une série de mesures. Un domaine, pourtant essentiel, semble oublié: celui de notre politique étrangère. Notre pays est en effet engagé dans une lutte qui sera longue et sanglante, une lutte qui dépasse le cadre de nos frontières, ce qui justifie qu’on s’interroge sur notre diplomatie. C’est au fond ce que M. Fillon vient de faire lorsqu’il suggère tout à la fois un rapprochement avec la Russie de M. Poutine et une sorte de rééquilibrage de notre politique au Proche-Orient.
A l’évidence, la Russie ne peut qu’être un allié de poids dans la guerre contre l’islamo-terrorisme, dans la mesure où, pour avoir été plusieurs fois ensanglantée par la terreur verte (les Tchétchènes musulmans faisant systématiquement preuve d’une rare violence), cette guerre fait partie de ses priorités. Anathématiser la Russie au nom de la religion des « Droits de l’Homme » constitue une faute d’autant plus impardonnable qu’en fait il s’agit simplement de justifier un alignement pur et simple sur les Etats-Unis d’Amérique, lesquels, pour des raisons qui leur sont propres, font de la Russie un ennemi stratégique. Ce qu’elle n’est pas pour nous. Aussi ferions-nous mieux de refuser l’alternative Russie~Etats-Unis et d’entretenir, dans notre propre intérêt, des liens solides avec les deux.
Quant au Proche-Orient, la France s’est embourbée dans une démarche qui la réduit à n’être, là aussi, qu’un supplétif des errements de la politique américaine. S’il est légitime d’entretenir avec le Qatar et l’Arabie Saoudite des rapports permettant de défendre certains intérêts commerciaux, les liens pour le moins « suspects » de ces deux pays avec notre ennemi avéré, l’islamo-terrorisme et son substrat salafiste, devraient nous inciter à retrouver le chemin d’une politique étrangère plus raisonnable. Une politique prenant en compte le fait que désormais, et sans doute pour longtemps, le sentiment d’appartenir à une islamité sunnite transfrontalière domine et soulève les masses musulmanes, tournant ainsi la page des nationalismes arabes post-coloniaux.
Or, il existe dans la région au moins deux pays sans lesquels on ne pourra rien faire et avec lesquels on pourrait faire beaucoup : l’Iran chiite, contrepoids idéal à l’internationalisme sunnite - volontiers terroriste (Al-Qaïda et sa filiale Aqmi, Daesh, Hamas, etc.) -, et la Syrie de M. Assad dont, on le voit bien, la déstabilisation constitue une catastrophe géopolitique et un drame humain pour toutes les « minorités » livrées à tous les excès du fanatisme religieux islamique. Il s’agirait moins de s’allier avec Damas et Téhéran que de favoriser leur (ré)intégration dans le jeu politique régional. Ce rééquilibrage nous permettrait par ailleurs d’envisager à terme de nous désengager militairement d’un théâtre d’opérations où nous sommes probablement dans une situation sans issue.
La voie peut paraître étroite, mais une chose est sûre : avoir nommé l’ennemi risque de ne pas suffire si on refuse tout rapprochement avec ceux qui ont aussi d’excellentes raisons de le combattre. •
Commentaires
Et oui, la machine politique c'est enrayée, parce qu'elle refuse depuis deux siècles de prendre en compte notre grande histoire. L'Europe, la France , la Gaule, et les cinq cent peuples Celtes forment une grande civilisation que nous abandonnons, par manque d'esprit, au gendarme du monde, ce qui favorise la colonisation islamiste. Nos élus de la république ont eu très peur des attentats, leur réaction, faire une marche que les médias stupides glorifie. Gens de France et d'Europe retrouvaient votre grande histoire, vous y comprendrez que la grande Russie est notre amie et que les Tchéchènes étaient à Oradour sur Glane.
Confusion entre islamique et islamistes ! Et qu'est-ce que « colonisation » , terme qui a un sens précis vient faire là-dedans ???
Qu'est-ce que c'est que cette géopolitique bizarre affichant par exemple au Maroc comme ennemi ??????
Réponse:
Non pas de confusion mais erreur de frappe.
Colonisation: Oui le terme est précis: Larousse: action de coloniser: transformer un pays: colonie vient de colère cultivée. Territoire occupée par une population étrangère qui impose ses règles de vie et spirituelles.
Dans le monde des aveugles le borgne est roi. La colonisation islamique, elle arrive à grand pas, favorisée par nos actuels élus de la république.
Je crois que le but de Montenay est surtout de faire connaître son blog. (Fishing ...)
Avis partagé sur chaque point que vous abordez cher LJD, mais vous faites un rêve. Celui de revoir une fonction régalienne essentielle de notre beau pays, sa diplomatie, mise en œuvre par les brillants serviteurs qu’il est en droit d’attendre.
On ne la conduit pas avec des Kouchener, Douste Blazy, Levitte, Juppé, Fabius, ou notre ambassadeur à Washington, ex ONU, atteint de ce que Cambacérès appelait «le petit défaut».
Les archives de LFAR sont là pour nous aider à gémir sur le triste sort de la Libye, alors que messieurs Sarkozy et Juppé devraient être convoqués au tribunal de l’Histoire. De même que nous avions eu le privilège de rencontrer chez LFAR du Samedi, la merveilleuse orientaliste Annie LAURENT, effondrée devant les déclarations insensées de Juppé au tout début de la guerre civile en Syrie (relire la conférence d’Annie LAURENT à Saint Cyr). Là aussi tout est dans les précieuses archives de LFAR.