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Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville.

Durant trente ans, à la "Une" de l'AF...

Durant trente ans, à la "Une" de l'AF...

Ce que fut pendant 28 ans la "Une " de l'Action française, réunissant ces "trois talents ne formant qu'un esprit, dont le bel art réjousissait la France", Marcel Proust l'a expliqué :

"....Ne pouvant plus lire qu'un journal, je lis, au lieu de ceux d'autrefois, L'Action française.
Je peux dire qu'en cela je ne suis pas sans mérite.
La pensée de ce qu'un homme pouvait souffrir m'ayant jadis rendu dreyfusard, on peut imaginer que la lecture d'une "feuille" infiniment plus cruelle que Le Figaro et Les Débats desquels je me contentais jadis, me donne souvent comme les premières atteintes d'une maladie de coeur.
Mais dans quel autre journal le portique est-il décoré à fresque par Saint-Simon lui-même, j'entends par Léon Daudet ?
Plus loin, verticale, unique en son cristal infrangible, me conduit infailliblement à travers le désert de la politique extérieure, la colonne lumineuse de Bainville. Que Maurras, qui semble détenir aujourd'hui le record de la hauteur, donne sur Lamartine une indication géniale, et c'est pour nous mieux qu'un voyage en avion, une cure d'altitude mentale...."
(Marcel Proust, "Un esprit et un génie innombrables : Léon Daudet", La Pléiade, Essais et articles, page 603.)

Illustration : Portrait de Marcel Proust, par Jacques-Emile Blanche, Musée d'Orsay.