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L'aventure France racontée par les cartes...

Et maintenant ?

Et maintenant ?

Il y a donc un million neuf cent mille ans, sur cette terre qui est aujourd’hui la nôtre, et qui s‘appelle aujourd’hui "la France" que l’on vit et que l’on meurt ; que l’on aime, que l’on souffre ou qu’on se réjouit ; et surtout que l’on travaille, que l’on bâtit, que l’on transmet, malgré toutes les guerres, les vicissitudes, les drames, les catastrophes, qui n’ont pas manquées…
Or, depuis 1789, un double message a été lancé au monde, depuis la France et par la France :
1. D'abord, par les Révolutionnaires : les principes du Totalitarisme furent énoncés, ses bases en furent jetées, et il fut appliqué méthodiquement avec -comme conséquence inévitable- le Génocide, qui en découlait fatalement.
2. Mais, au même moment, en Vendée, le principe opposé fut également proclamé, "remède à côté du mal" (comme disait Jacques Bainville) : liberté intérieure face à l'oppression d'un pouvoir sans limite qui, ne se reconnaissant aucune autorité supérieure, se révélait vite mille fois plus tyrannique que les antiques oppressions qu'il prétendait abolir.
Deux messages, antinomiques, contradictoires et irréconciliables, qui marquent l'ouverture du grand cycle révolutionnaire, toujours en cours aujourd’hui, pas encore achevé, et qui ne se terminera que par la destruction définitive de l'un ou l'autre des deux protagonistes : Clémenceau l’a bien expliqué en 1891, lorsqu’il fit interdire la pièce "Thermidor", de Victorien Sardou, qui dénonçait les horreurs de la Révolution et attaquait violemment Robespierre et la Terreur : cette interdiction déclencha un scandale à la Chambre des Députés , le 29 janvier suivant, et c’est au cours de cette séance particulièrement houleuse que Clemenceau prononça la phrase célèbre : "La Révolution est un bloc !", mais aussi (extrait) :
"...Et maintenant, si vous voulez savoir pourquoi, à la suite de cet événement sans importance d'un mauvais drame à la Comédie Française, il y a eu tant d'émotion dans Paris, et pourquoi il y a à l'heure présente tant d'émotion dans la Chambre, je vais vous le dire.
C'est que cette admirable Révolution par qui nous sommes n'est pas finie, c'est qu'elle dure encore, c'est que nous en sommes encore les acteurs, c'est que ce sont toujours les mêmes hommes qui se trouvent aux prises avec les mêmes ennemis.
Oui, ce que nos aïeux ont voulu, nous le voulons encore. (Applaudissements à gauche.).
Nous rencontrons les mêmes résistances. Vous êtes demeurés les mêmes ; nous n'avons pas changé. Il faut donc que la lutte dure jusqu'à ce que la victoire soit définitive...."
Tel est le premier danger, et le premier combat, qui menace la poursuite de "l’aventure France" : il est idéologique, et il est "à mort" entre ce que Maurras appelait "les nuées" et ce que nous appelons, nous "la France" : la France charnelle, la France héritée de l’Histoire et venue du fond des Âges…
Un deuxième danger, un deuxième combat, induit par celui-ci, vient se greffer sur lui depuis 1975 et les décrets Chirac (alors Premier ministre) signés par Giscard d’Estaing (alors Président de la République) : si l’Europe de l’Ouest en général, et donc la France en particulier, à vécu avec la menace de "l’ennemi extérieur", à partir de 1945, Europe et France vivent, depuis l’effondrement de l’URSS, avec la menace de "l’ennemi intérieur". Si le danger s’est déplacé, et a changé de nature, un même péril demeure, aussi mortel : l’identité française – et européenne… - est menacée, et touchée au cœur, courant le risque d’une réelle dilution, par une immigration insensée, voulue par une conjonction d’intérêts entre l’idéologie antinationale et la recherche de gains financiers immédiats toujours plus importants.
"La France" est donc, comme plusieurs fois tout au long de son histoire, menacée de disparaître, et de devenir "autre chose". Comme face aux Wisigoths, aux Plantagenêts d’Angleterre, à la Maison de Bourgogne, à la Maison d’Autriche… les chances de la "nation France" paraissent moindres que celles qui prétendent en changer le cours.
Si l’Âge que nous vivons est bien "l’Âge de fer" prévu et démonté par Maurras dans "L’Avenir de l’Intelligence", il est clair qu’il appelle à vivre ce que, pour sa part, Pierre Boutang, le disciple fidèle et de toujours, appelle "un Âge héroïque" : nos pères l’ont fait avant nous et, après tout, à part quelques époques heureuses, et finalement d’assez courte durée, il n’a pas toujours été facile d’être Français, de conserver au pays son indépendance, sa liberté, sa grandeur…. La France a été aussi souvent, sinon plus, en "état de menace" qu’en "état de prospérité et quiétude "...
Il faut donc se battre, encore et toujours, pour 3maintenir malgré tout3, selon la formule de Léon Daudet; qui disait aussi (c’était sa devise personnelle) : "Qui n’a pas lutté n’a pas vécu".
Bainville, pour sa part, formula ce bel acte d’espérance dans son Discours de réception à l’Académie française : "Ce qui a été conservé et sauvé ne l'a pas été en vain. Il est des œuvres et des pensées qui se prolongent au-delà de la tombe. Il est toujours des mains pour recueillir et transmettre le flambeau. Et pour les renaissances, il est encore de la foi"
Et Maurras écrivit (dans un article intitulé "L’Hospitalité", paru dans L’Action française du 6 juillet 1912, mais qui semble résumer parfaitement l’Album que nous venons de parcourir) :
"Ce pays-ci n’est pas un terrain vague. Nous ne sommes pas des bohémiens nés par hasard au bord d’un chemin. Notre sol est approprié depuis vingt siècles par les races dont le sang coule dans nos veines. La génération qui se sacrifiera pour le préserver des barbares et de la barbarie aura vécu une bonne vie…"
Et si cette génération, c’était la nôtre ?
Et si ce combat contre les barbares et la barbarie, c’était aujourd’hui ?
Hic et nunc, ici et maintenant ?