Le Mur des Fastes (II/IV)
(Illustration : buste du Consul Caïus Marius, exterminateur des Cimbres et des Teutons...).
"...Cent deux ans avant notre ère, d'après Plutarque, le consul Marius combattant les Teutons promenait dans son camp la prophétesse Marthe, elle donna son nom au pays, Marthicum."
Cette inscription est comprise entre deux modestes piliers carrés :
1. Au sommet de l'un, le bas-relief d'Aristarchè, copie fidèle de celui de l'Académie de Marseille.
2. Au sommet de l'autre, le relief ovale des Tremaïe, réunissant les trois personnages citées par Plutarque :
• Marius, viril sous la toge;
• Marthe, la prophétesse syrienne, long voilé à l'oriental;
• Julie, à la toge romaine, la tante de César et femme de Marius, le fondateur des Légions romaines. (Sur la stèle des Baux, Marthe est au centre, avec la mitre d'Orient, la crosse fleurie, le manteau agrafé sur l'épaule; Marius porte la toge d'avant Auguste; Julie est en retrait...).
Continuons notre lecture, par un saut de onze siècles :
"Gérard de Martigues fonda l'Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, chevaliers de Rhodes et de Malte..."
À nouveau un saut de cinq siècles : Maurras aurait voulu inscrire un Luxembourg Martigues, amiral de Charles VIII, mais une erreur, qui ne vient pas de lui, l'a empêché...; si l'on excepte cette lacune, "le reste est bel et bon", dit-il :
"Le roi Charles IX vint à Martigues préparer l'union de nos trois cités, Jonquières, l'Ile, Ferrières, et lui confia le drapeau tricolore.
Le capitaine Pierre Rouquier défendit notre Tour de Bouc contre les Impériaux. Le grand Malherbe fut blessé au siège qu'il avait mis devant Martigues. Madame de La Fayette, dans La Princesse de Clèves, introduisit Madame de Martigues aux plus secrètes beautés de la Cour de France.
Jerôme Tenque, de l'Université de Montpellier, rédigea certains formulaires médicaux qui restèrent longtemps fameux. Claude Couture écrivit chez nous un Traité de l'olivier que firent imprimer les États de Provence. Vauban rebâtit notre Tour de Bouc.
Vainqueur à Denain des ennemis du royaume, le maréchal de Villars fut prince de Martigues. Son fils, notre bon duc, fut l'idole du pays.
Monsieur de Surian, évêque de Vence, membre de l'Académie française, fit ses études au Collège de Martigues.
Barthélemy Vidal fut de l'Académie des Sciences.
Le Bailli de Suffren commanda les marins de Martigues, surnommés les coursiers de la mer. Son cousin, l'abbé de Régis, lui dédia un vaisseau taillé dans le roc, grand bâtiment sans mouvement qui lui coûta beaucoup d'argent. Le minime Nuirate monta sur l'échafaud révolutionnaire.
Joseph Boze fut peintre de Louis XVI.
Joseph Scipion Sinisbaldi, dit Pistoye, quarante fois consul, député de Martigues aux derniers États Généraux de Provence fut maître de ce jardin."