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Ecrivains royalistes (I) : Chateaubriand

Chateaubriand, vu par Tillinac...

Chateaubriand, vu par Tillinac...


Sur les pas de Chateaubriand, de Denis Tillinac. Presses de la Renaissance, 96 pages, 24 euros.


« C'est l'histoire véridique d'un homme assez fou d'orgueil pour avoir défié Napoléon Ier avec une plume en guise de sabre. Sans Chateaubriand, la mélancolie n'aurait pas ces parfums d'automne qui insinuent dans la tristesse des effluves de félicité. Sans lui, je n'aurais pas été le même. C'est dans les miroirs de sa thaumaturgie que j'ai connu après tant d'autres ma vocation d'écrivain. Comme lui je suis l'héritier navré d'un monde en perdition, gardien à mon coeur défendant de ruines ennoblies par son art ; comme lui j'ai vu émerger un autre monde qui n'a rien pour me plaire. Comme lui je traîne par le fait une cohorte de regrets dont ma plume fait son miel et son fiel.
« Chateaubriand, c'est l'histoire fabuleuse d'une incursion à l'aveugle dans les contrées alors inexplorées de l'intériorité. De ce tremblé de l'âme, encore peu consistant et ne sachant avec quoi rimer, il a fait surgir un univers. Le sien. Le nôtre.

« Voilà l'histoire d'un noblaillon breton mal dans sa peau, mal dans son siècle, qui a inventé le romantisme français en poursuivant les ombres de son ombre ("...républicain par nature, monarchiste par raison et bourboniste par honneur..."). Voilà, à son aube violentée par l'orage, l'envol du moi vers ses confins inexplorés, ses retours dans les cryptes de la mémoire. Voilà dans sa quintessence toute l'aventure "moderne", et elle touche à son terme. La mort de cet écrivain génial sonne par anticipation le glas de toute illusion littéraire, et de cela je ne puis me consoler. J'en fais état pour dire ma dette, ma gratitude de fils indigne. »