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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Éphéméride du 18 mai

    1302 : Les "Mâtines" de Bruges (la ville, de nos jours)

     

     

     

    1236 : Blanche de Castille fonde l'Abbaye de Maubuisson 

     

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    http://www.ot-cergypontoise.fr/Decouvrir/Sites-majeurs/L-abbaye-de-Maubuisson

     

    La Reine-mère s'y fera enterrer, son coeur étant déposé dans une autre Abbaye qu'elle avait fondée, Notre-Dame du Lys

     

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    1302 : Les "Mâtines de Bruges"

     

    18 mai,francois premier,claude de france,bretagne,pierre gilles de gennes,lavéran,serre ponçonEn 1297, le roi de France Philippe IV Le Bel décide d’envahir la Flandre pour contrer son rival et vassal Édouard 1er d’Angleterre, qui cherche à se soustraire à son autorité en ralliant à sa cause le Comte de Flandres, Guy de Dampierre. L’intervention militaire de Philippe IV lui permet de signer une paix séparée avec l’Angleterre tout en conservant quelques territoires supplémentaires en Flandre. Les français se retirent alors, en laissant sur place quelques garnisons.

    En 1300, Philippe IV estimant que la soumission des Flamands n’est pas satisfaisante, les armées françaises envahissent à nouveau le pays et le roi nomme un représentant permanent dans la province, Jacques de Châtillon.

    À Bruges, un petit tisserand du nom de Pierre de Coninck prend la tête de la contestation anti-française, qui s’appuie sur le petit peuple, les riches drapiers de la ville étant plutôt favorables à l’occupation française.

    Le mouvement contestataire prend de plus en plus d’ampleur et finit par déboucher sur une vaste insurrection armée. À Bruges, le premier épisode se déroule le 18 mai 1302 au tout petit matin, à l’heure de la prière des "mâtines", quand le soleil n’est pas encore levé. Plus de 1.600 flamands descendent dans les rues et se mettent à ratisser les maisons dans lesquels dorment les soldats français. Ils les massacrent sauvagement dans leur lit, ne leur laissant aucune possibilité de se défendre. Pour être bien certains de ne tuer que des français, ils demandent fermement à leurs victimes de répéter "Schild en vriend ? – Bouclier ou ami ?" : incapables de prononcer correctement ces mots, près d'un millier de français sont massacrés. De nombreux bourgeois flamands favorables aux français sont eux aussi exécutés.

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    Philippe le Bel envoie ses meilleures troupes pour mater la révolte de ces flamands qui osent braver son autorité : mais la chevalerie française va se faire littéralement décimer, deux mois après les "mâtines", à la bataille de Courtrai (ci dessus), le 11 juillet 1302, par des flamands pourtant bien inférieurs en nombre... On appelle également cette bataille la "bataille des éperons d'or", en raison des très nombreux éperons que les vainqueurs ramassèrent sur le champ de bataille...

    En réalité, les "Mâtines de Bruges" ne sont qu'un épisode du lent processus de séparation de la Flandre d'avec la France...

    Aux premiers temps de la formation territoriale de la France, la Flandre fit partie de la Lotharingie, par le Traité de Verdun de 843, mais pour un temps très court :  moins de trente ans plus tard, le Traité de Mersen la fit passer dans la Francia occidentalis de Charles le Chauve. Pendant environ trois siècles, cette appartenance ne posa pas de problèmes particuliers, du moins de problèmes majeurs.

    Mais, peu à peu, les intérêts économiques de la Flandre la mirent en opposition, et de plus en plus affirmée, avec la politique des rois de France vis-à-vis de l'Angleterre. Alors que les deux pays se firent la guerre pendant des décennies - et même des siècles - l'activité drapière flamande devenait de plus en plus importante et générait une économie de plus en plus prospère. Mais cette activité, et cette richesse croissante, dépendaient pour beaucoup des importations massives de laine anglaise et, donc, du commerce avec les Anglais : d'où, une incompatibilité qui allait croissante entre les intérêts particuliers de la Flandre et les intérêts généraux du royaume de France... 

    18 mai,francois premier,claude de france,bretagne,pierre gilles de gennes,lavéran,serre ponçonTout ceci se passait, de plus, dans le contexte de la révolution Communale : on vit donc s'affronter, en Flandre, les partisans du roi de France (appelés "leliaerts", c'est-à-dire "partisans du lys", l'emblème de la monarchie française) - qui se recrutaient généralement parmi les patriciens - et les "klauwaerts", c'est-à-dire "hommes de griffe", car le Comte de Flandre Guy de Dampierre - qui gouvernait Bruges - avait pour devise "Flandre au lion", et, pour armoiries, un lion (qui est encore le signe de la Flandre actuellement). Les "klauwaerts", eux, se recrutaient surtout parmi le petit peuple.

    Ensuite vinrent l'affrontement entre la France et le duc de Bourgogne, puis, par mariages et héritages successifs, l'arrivée des Habsbourgs et de la Maison d'Autriche : il semblait écrit que le destin de la Flandre et celui de la France ne pouvaient être communs...

     

     

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    1514 : François Premier épouse Claude de France, la fille d'Anne de Bretagne

     

    Il poursuit ainsi une politique matrimoniale menée depuis plus d'un quart de siècle, par Charles VIII d'abord puis par Louis XII, politique visant à rendre irréversible et définitif le processus de rapprochement - puis de "réunion" pure et simple - entre la Bretagne et la France (voir l'Éphéméride du 7 janvier).

    La Bretagne deviendra française en 1532 : voir l'Éphéméride du 13 août...

    Ci dessous, la reine Claude est représentée avec ses quatre filles et Eléonore de Habsbourg.

    claudedefrance.jpg

             

    Brantôme a écrit sur la reine Claude une histoire (www.corpusetampois.com/che-16-brantome-claudedefrance1.html) qui commence par ces mots :

    "Il faut parler de madame Claude de France, qui fust très bonne et très charitable, et fort douce à tout le monde, et ne fist jamais desplaisir ny mal à aucun de sa court ny de son royaume. Elle fust aussy fort aymée du roy Louys, et de la royne Anne, ses pere & mere, et estoit leur bonne fille et la bien-aymée, comme ilz luy monstrarent bien; car amprès que le roy fust paisible duc de Milan, ilz la firent déclarer et proclamer en sa court de parlement de Paris, à huys ouverts, duchesse des deux plus belles duchez de la chrestienté, qui estoient Milan et Bretaigne, l’une venant du pere et l’autre de la mere. Quelle heritiere! s’il vous plaist. Ces deux duchez joinctes ensemble eussent bien faict un beau royaume..."

     

    La petite histoire retient que la Reine appréciait particulièrement une certaine variété de prunes, à laquelle son nom reste attaché...

     

    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Agrandissements de François premier"

     

     

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    1559 : Grand incendie de Bourges

     

    La cathédrale Saint Étienne (ci dessous), très originale par son absence de transept, est très sérieusement endommagée :

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    http://www.ville-bourges.fr/site/cathedrale

     

     

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    1875 : Bénédiction de la Croix de Provence, sur la montagne Sainte Victoire

     

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    Il s'agit, en réalité, de la quatrième Croix érigée en ce lieux, et elle n'est pas exactement érigée au sommet de la montagne : tout est dit, et bien dit, sur l'excellente page des Amis de la montagne Sainte Victoire :

    http://www.amisdesaintevictoire.asso.fr/histoire-de-la-croix.html

     

     

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    1922 : Charles Laveran, Prix Nobel de Médecine 1907

     

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  • Martinique, ”Vendée créole” : la victoire des royalistes sur les républicains en 1794...

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    Vendée créole - La chouannerie en Martinique, Odile de Lacoste Lareymondie, Via romana, 2015, 89 pages, 15 euros

    Quatrième de couverture :

    Histoire inconnue du grand public et ignorée des manuels scolaires, la victoire de la Vendée créole contre la République en 1794 fut celle des blancs, mulâtres et noirs unis dans une même résistance à la barbarie révolutionnaire.

    Mais quelles furent les motivations, les figures et les campagnes de cette armée fidèle à son Dieu, fidèle à son roi ? Qui connaît encore l'incroyable destinée de son chef, Bernard de Percin, le Charette de la Martinique, celle de Dubuc de Marcoussy le fier artilleur, de Sainte-Catherine et Montlouis Jaham à la tête de leurs compagnies d'hommes de couleur ?

    Odile de Lacoste Lareymondie est la descendante directe de ce Percin-canon dont elle fait revivre l'épopée, ce "triomphe des humbles sur les chimères des coupeurs de têtes jacobins".

    Sa courte monographie se lit très facilement mais, surtout, très agréablement et très utilement, car elle rend bien compte de l'essentiel : dans une société raffinée, sur une île paradisiaque, dans un monde où tout respirait la joie de vivre, l'irruption foudroyante de la folie sanguinaire des idéologues.

    On pense évidemment à Talleyrand : "Qui n'a pas vécu dans les années voisines de 1789 ne sait pas ce que c'est que le plaisir de vivre", mais aussi à ce passage de la correspondance entre Voltaire et Frédéric II de Prusse, que Gustave Thibon aimait à citer, dans lequel Frédéric écrit : "Nous avons connu, mon cher Voltaire, le fanatisme de la Religion; un jour, peut-être, connaitrons-nous celui de la Raison, et ce sera bien pire !..."

    C'est ainsi que commence l'histoire contée par Odile de Lacoste Lareymondie : dans la douceur de vivre, l'insouciance, la légèreté. Puis, très vite, les choses s'accélèrent : de la métropole n'arrivent plus que des nouvelles de fureur, de Terreur; et, surtout, de sinistres représentants d'un pouvoir fanatique, intolérant, brutale et, très bientôt, sanguinaire... :

    Donatien de Rochambeau.jpg(page 78) "...Rochambeau est vainqueur (ci contre; il est le fils du Rochambeau envoyé par Louis XVI  aux Amériques, ndlr). Il est maître de la Martinique, installe toutes les lois de la Convention nationale : tribunal révolutionnaire, guillotine, chasse aux clercs, fermeture des églises, confiscation des biens des émigrés.

    Alors commence une chasse aux esclaves perdus ou enfuis, les nègres marrons, ceux qui n'ont plus de maîtres, plus de maison, et il les fait fermement rentrer dans leur état d'esclaves, et les répartit sur les habitations encore debout.

    La Martinique s'enferme dans la Terreur révolutionnaire, coupée de ses voisins par un blocus décidé par Rochambeau, pour empêcher le retour des émigrés et des Anglais..."

    Mais la Martinique ne va pas se laisser faire, et Bernard Percin va devenir le symbole de la résistance, dont le point d'orgue sera l'action dite "Bataille de l'Acajou", qui se déroula sur les deux jours des 24 et 25 septembre 1970...

    (page 36) : "...Le 24 septembre 1790, un détachement de la garde nationale quitte Fort-Royal : ils sont vingt, commandés par Labarthe, un pharmacien, pour chercher des vivres, des hommes et des mulets... Prévenu par ses guetteurs (...) Bernard attend le signal chez son ami Barthouil, dans la plaine du Lamartinique lamentin.jpgmentin (ci contre) (...) Avec ses mulâtres, il fond sur le détachement. Tapis dans les marais, les hommes tirent et font mouche avec leurs fusils. Plusieurs révolutionnaires tombent; Bernard se réserve Labarthe. Il avance vers lui et, de ses deux pistolets, l'abat. Le reste de la petite troupe s'enfuit..."

    Ensuite, Bernard va tendre un piège aux républicains, venus venger leurs camarades, et les attaquer, exactement comme le faisaient vendéens et chouans :

    (pages 37 à 40) : "...Nous sommes le 25 septembre 1970, en pleine saison des pluies, et le niveau de la mangrove est assez haut (...) et l'ennemi arrive : 1.400 hommes sortent de Fort-Royal pour se diriger sur le Lamentin, puis le Gros-Morne. 600 hommes au Pain de Sucre, sur la côte atlantique, doivent les rejoindre au Gros-Morne sous les ordres de Bacquié. Chabrol, à la tête de 500 soldats, se sépare de la colonne et choisit un autre sentier pendant que Dugommier et ses 900 hommes avancent en direction de l'Acajou où ils doivent faire leur jonction. Les grenadiers sont en tête, quatre pièces d'artillerie suivent; tous ces hommes ont chaud, ils sont moites, et une grosse pluie tropicale s'abat sur eux.

    Arrivés trempés à la Trompeuse, ils s'engagent sur le chemin encombré de débris d'arbres, de cocos, de palmes, d'arbres du voyageur éparpillés. Les habitants (surnom donné aux "locaux", face aux républicains venus de métropole, ndlr) laissent l'ennemi approcher, avancer au milieu de cette barricade, au pas, les chevaux hennissent, leurs pattes empêtrées dans ces obstacles, toute la troupe se retrouve dans ce dédale au ralenti.

    Dugué, fils, les observe, tapi avec ses 150 hommes dans la végétation luxuriante qui marquait la frontière avec la mangrove. Il ouvre le feu sur la queue de la colonne, qui est décimée par les tirs.

    martinique case navire.jpgBernard de Percin, depuis les hauteurs de l'Acajou, assiste au début de l'offensive. Il se met en marche en direction de l'habitation Jorna de la Calle pour attaquer par le flanc et renforcer Dugué. Au grand galop, il tire sur le milieu de la colonne, à la tête de sa petite troupe. (illustration : Case-Navire d enos jours, où vivait Bernard de Percin)

    Courville et Dugué père, à l'Acajou, sur l'habitation Levassor, attendent, prêts à recevoir la tête de colonne qui a pu s'extraire de la barricade. Ils l'accueillent par des décharges de fusil.

    Les patriotes sont en situation critique, harcelés sur trois côtés. Les habitants et les hommes de couleur, tous habiles chasseurs, abrités derrière les arbres, tirent à coup sûr.

    Dugommier crie ses ordres mais les patriotes sont affolés, fuient en désordre, c'est la mêlée puis le carnage. Bernard décharge ses deux pistolets à la fois sur tout ce qui bouge, il brise son épée en combattant puis se lance à la cravache sur les canons; corps à corps, les artilleurs défendent leurs pièces, Lacoste saute sur un soldat, Perrcin prend l'autre et lui casse la tête à coup de crosse de son pistolet puis s'empare du canon. Il le point contre l'ennemi et en abat 22.

    Le chemin est inondé de sang, couvert de cadavres. La moitié de la colonne (470 hommes) reste sur le champ de bataille, l'autre a pris la fuite avec Dugommier... Dugué, Lacoste, Courville, Passerat de la Chapelle ont fait 70 prisonniers. Bernard donne l'ordre à ses hommes de ramasser fusils, sabres, munitions et, fier, avec son canon, remonte au Gros-Morne suivi des trois autres pièces d'artillerie.

     

    Gribeauval 2.jpg

    Les canons en service dans l'armée royale, sous Louis XVI, étaient ceux dits "de Gribeauval", très certainement les meilleurs du monde en leur temps (voir notre Ephéméride du 9 mai)...

     

     

    Le gouverneur en les voyant arriver avec leur trophée s'adresse à Bernard :

    - Bernard, vous êtes le plus remarquable des chefs du parti de la campagne, grâce à votre courage, vous avez pris un canon, seul, à la cravache. Nous vous devons la victoire. Cette bataille de l'Acajou va galvaniser nos troupes.

    - Vive Percin, vive Percin-Canon, crie la foule des femmes et des enfants.

    Le camp, couvert de gloire, s'endort dans la nuit tropicale bruissante. Victoire et son père sont rassurés : Bernard est vivant, ils ont gagné, peut-être pourra-t-on rentrer à Case-Navire et reprendre la vie paisible d'avant ? (fin du chapitre, page 40).

    Malheureusement, la guerre civile follement déclenchée en métropole par la folie sanguinaire des idéologues révolutionnaires totalitaires va s'exporter "aux îles"; et il va falloir se battre, encore, pour préserver la liberté de l'homme intérieur contre les fanatiques de la Raison...

    vendee coeur.jpg(page 56) : "...Le 13 décembre 1792, l'Assemblée coloniale déclare la guerre à la France républicaine. Les colons et l'Assemblée, sous l'autorité du gouverneur Béhague, proclament :

    "Autorisés par les princes, frères du roi, ils conserveront le pavillon blanc et ne recevront aucune li ni nouvelles forces de la métropole, jusqu'à ce qu'elle soit en paix, qu'en conséquence de l'état déplorable du royaume, ils ouvrent leurs portes à toutes les nations commerçantes d'Europe et d'Amérique."

    Bernard de Percin et Gallet de Saint-Aurin se regardent, amers, eux qui ont combattu avec leurs pères les Anglais pendant des années, ils sont obligés maintenant de faire appel à eux, pour se protéger de leur mère-patrie, la France, qui les trahit..."

    A partir de là, tout va très vite : le 10vril 1793, les royalistes s'emparent du Fort de la Trinité, après avoir neutralisé les batteries du Fort du Marin, tenues par les républicains. C'est toujours l'héroïque et indomptable Bernard Percin, Percin-Canon, qui mène les assauts victorieux : "Si dans cent ans - dit-il - on exhume mes ossements et qu'on les heurte les uns contre les autres, le son qui en sortira sera celui de "Vive le Roi !"..."

    "...En quelques jours, ils se rendent maîtres de Case-Pilote, du Gros-Morne, de Trinité, du Robert, du François, du Lamentin et du Marin. Une grande partie de la population, restée très attachée aux Bourbons et au clergé, les soutient activement..."(page 66). Bernard Percin a choisi d'établir un camp fixe, où il concentrera ses nombreuses prises (armes, canons, munitions...) : ce sera le Camp-Décidé. Rochambeau vient l'attaquer. Il a fait prisonnier Jaham Desrivaux, fidèle compagnon de Bernard, et l'un des meilleurs parmi les royalistes. L'assaut de Rochambeau est un désastre pour lui : humilié, affaibli par la perte de tant d'hommes et de matériel, il se venge en faisant fusiller Jaham. Pourtant, Bernard Percin était prêt à se rendre, seul, en échange de la vie de son ami et lieutenant... "Au petit matin, on vit avancer sur la savane de République-ville Jaham Desrivaux, escorté d'un détachement de soldats. Sur sa figure régnait une expression sublime et héroïque car il venait de refuser la vie qu'on voulait lui conserver à la condition de renier son parti et ses opinions. Il tomba et mourut comme il avait vécu, brave, et dévoué à Dieu et au Roi..."

    Héroïsme pur, noblesse de l'âme et du coeur, sommets du dévouement : face à la plus ignoble et à la plus implacable des barbaries qu'elle ait eu à connaître dans son Histoire, partout la France suscitait des modèles et des héros; ainsi s'accomplissait, ainsi se vivait cette sentence de saint Paul, "Où le péché abonde, la grâce surabonde..."

    Peu de tempTERREUR.jpgs après, Rochambeau réussit un coup de main sur Vert-Pré : cette défaite obligera Bernard Percin à abandonner le Camp-Décidé. Il faudra même fuir temporairement vers Trinidad (dans une zone appartenant aux Anglais et aux Espagnols) : "...Rochambeau est vainqueur. Il est maître de la Martinique, installe toutes les lois de la Convention nationale : tribunal révolutionnaire, guillotine, chasse aux clercs, fermeture des églises, confiscation des biens des émigrés... La Martinique s'enfonce dans la Terreur révolutionnaire..."

    Mais, heureusement, cela ne va pas durer, et les royalistes vont revenir, bien plus vite que n'aurait pu l'imaginer Rochambeau... Ce sera le 5 février 1794 : les Anglais, contre qui les Français ont si souvent combattu, naguère, et qu'ils ont si souvent vaincus, aident cette fois-ci les royalistes à revenir "chez eux", où Rochambeau ne dispose plus que de 900 hommes, qu'il a fractionnés en trois parties égales.

    "...A peine une année, et les voilà, émus, à nouveau sur leur terre..."

    Il faudra malgré tout quarante-trois jours de siège pour venir à bout du dernier des trois fortins, où s'est retranché Rochambeau : son nom est tout un symbole, Fort-La-Convention ! : "...Ce 22 mars 1794, la Martinique se met sous la protection des Anglais, avec l'accord des colons. Elle garde le drapeau blanc des Bourbons. Cette protection durera sept ans, jusqu'à la paix d'Amiens, où Napoléon Bonaparte signera la paix avec les Anglais et récupèrera ainsi la Martinique.

     "...Grâce à cet épisode, que l'on a appelé la "Vendée créole", et grâce à son chef Bernard de Percin, la Martinique n'aura pas connu longtemps les troubles révolutionnaires. Les idées républicaines n'auront pas eu le temps d'imprégner les esprits... C'est ainsi que, contrairement à la Guadeloupe, la Martinique a gardé pendant tout le XIXème siècle, et longtemps après, des habitudes et coutumes d'Ancien Régime. La plupart des colons ont pu rester sur place, et y sont encore. Cela fait le charme de cette île à l'atmosphère un peu Vieille France..."

  • Éphéméride du 7 Janvier

    1499 : Signature du contrat de mariage entre Louis XII et Anne de Bretagne

     

     

     

    807 : Mort de Widukind...

     

    Pour parler de Widukind, héros germanique, dans des Éphémérides consacrées à l'Histoire de France, il faut commencer par parler de... Charlemagne !

    Jacques Bainville a bien expliqué l'idée maîtresse qui guida la politique et toutes les actions de Carolus Magnus, et pourquoi les Allemands qui le revendiquent comme l'un de "leurs" empereurs, voire le premier, commettent "un énorme contre-sens" (Histoire de France, chapitre III, Grandeur et décadence des Carolingiens) :

    "...Dès qu'il fut le seul maître, en 771, Charlemagne se mit à l'œuvre. Son but ? Continuer Rome, refaire l'Empire.

    En Italie, il bat le roi des Lombards et lui prendra la couronne de fer.

    Il passe à l'Espagne : c'est son seul échec...

    Surtout, sa grande idée était d'en finir avec la Germanie, de dompter et de civiliser ces barbares, de leur imposer la paix romaine. Sur les cinquante-trois campagnes de son règne, dix-huit eurent pour objet de soumettre les Saxons.

    Charlemagne alla plus loin que les légions, les consuls et les empereurs de Rome n'étaient jamais allés. Il atteignit jusqu'à l'Elbe. "Nous avons, disait-il fièrement, réduit le pays en province selon l'antique coutume romaine." 

    Il fut ainsi pour l'Allemagne ce que César avait été pour la Gaule.

    Mais la matière était ingrate et rebelle.

    Witikind fut peut-être le héros de l'indépendance germanique, comme Vercingétorix avait été le héros de l'indépendance gauloise. Le résultat fut bien différent. On ne vit pas chez les Germains cet empressement à adopter les mœurs du vainqueur qui avait fait la Gaule romaine. Leurs idoles furent brisées, mais ils gardèrent leur langue et, avec leur langue, leur esprit. Il fallut imposer aux Saxons la civilisation et le baptême sous peine de mort tandis que les Gaulois s'étaient latinisés par goût et convertis au christianisme par amour. La Germanie a été civilisée et christianisée malgré elle et le succès de Charlemagne fut plus apparent que profond.

    Pour la "Francie", les peuples d'outre-Rhin, réfractaires à la latinité, restaient des voisins dangereux, toujours poussés aux invasions. L'Allemagne revendique Charlemagne comme le premier de ses grands souverains nationaux. C'est un énorme contre-sens. Ses faux Césars n'ont jamais suivi l'idée maîtresse, l'idée romaine de Charlemagne : une chrétienté unie.

    Les contemporains s'abandonnèrent à l'illusion que la Germanie était entrée dans la communauté chrétienne, acquise à la civilisation et qu'elle cessait d'être dangereuse pour ses voisins de l'Ouest...

    Cependant Charlemagne avait recommencé Marc-Aurèle et Trajan. Il avait protégé l'Europe contre d'autres barbares, slaves et mongols. Sa puissance s'étendait jusqu'au Danube. L'Empire d'Occident était restauré comme il l'avait voulu..."

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    Campagnes contre Widukind, le Dux Saxonum...

     

    Et c'est maintenant que l'on peut évoquer le rôle historique de ce grand guerrier, héros germanique, qui fut pour les Germains - toutes proportions gardées - ce qu'avait été Vercingétorix pour les Gaulois.

    Et qui est l'une des plus parfaites illustrations de cet antagonisme bi-millénaire et fondamental entre le monde germanique et le monde français, que Bainville a si bien analysé dans son admirable Histoire de deux peuples (voir l'Éphéméride du 10 août) : il n'y a pas de "Widukind" sans Charlemagne, et l'oeuvre principale de Charlemagne, celle dont il était le plus fier, se fit essentiellement contre tout ce qu'incarnait ce chef germanique.

    C'est contre lui que se battit l'empereur, dans le cadre de ses rudes campagnes contre les Saxons, de 772 à 799, soit plus d'un quart de siècle ! C'est durant la première de ses campagnes, en 772, que Charlemagne fit détruire l'Irminsul, divinité et symbole des peuples germaniques (1)...

    Widukind est d'abord païen, comme l'ensemble de son peuple, durant le deuxième tiers du VIIIème siècle. En 777, Charlemagne convoqua une assemblée des Saxons à Paderborn : les Saxons, réunis en tant que vassaux du roi, acceptèrent de se convertir au christianisme. Fuyant la Saxe après la victoire du roi des Francs, Widukind s'était réfugié au Danemark dont le peuple était païen. En 778, de retour en Saxe - alors que l'armée franque était mobilisée en Espagne... - Widukind organisa la résistance saxonne. Sous son influence, les Saxons restés païens menacèrent l'abbaye de Fulda, contraignant les moines à la fuite...

    Une fois Charlemagne revenu d'Espagne - et de ses "illusions espagnoles" - il organisa, en guise de répression, le massacre par décapitation de 4.500 personnes, et fit déporter 12.000 femmes et enfants parce qu'ils refusaient le baptême (782). Widukind se réfugia de nouveau chez ses voisins et se mit sous la protection de Sigfred, le roi des Danois.

    Mais Charlemagne, pendant ce temps, réorganisa la Saxe, qui devint une province de son empire, et ordonna la conversion forcée des Saxons païens.

    La plupart des rebelles furent livrés à Charlemagne par les chefs saxons, car un parti pro-Franc s'était développé en Saxe, mais Widukind était introuvable. Au Danemark, ayant obtenu le soutien des Frisons et des Danois établis au nord de l'Elbe, il battit les Francs au mont Süntel (en 782). 

    En 785, Charlemagne fait proclamer que les païens doivent se convertir, sous peine de condamnation à mort. Les Wendes, voisins slaves des Saxons, à l'est, se joignent alors à la rébellion, désormais clairement orientée contre l'Église catholique romaine. Widukind convainc ses partisans de piller les églises et de massacrer les Francs, au nom des dieux germaniques...

    Voyant qu'il devait gagner son soutien, Charlemagne persuada Widukind de se convertir, en échange de la vie sauve, pour lui et les siens qui se convertiraient. Et, de fait, Widukind se fit baptiser avec plusieurs de ses hommes, en 785, à Attigny (dans les Ardennes). Charlemagne lui-même fut son parrain. Mais, même après leur conversion, les Saxons continuèrent à adorer des idoles païennes...

    La Saxe sembla cependant pacifiée, et la paix régna dans le pays pendant huit ans, jusqu'en 792.

    Dans les années 792 à 795, des Saxons se soulevèrent à nouveau, refusant la christianisation forcée. Et Widukind partit une nouvelle fois au Danemark, où il se plaça sous la protection du roi viking Godfred, le successeur de Sigfred. Les rebelles saxons demandèrent l'aide des Frisons, leurs voisins du Nord, eux aussi païens, et des Avars, déjà en lutte contre Charlemagne. Ils abjurèrent le christianisme, pillèrent les églises, traquèrent les catholiques et réhabilitèrent le culte des idoles. Devant la tournure que prenaient les évènements, Charlemagne dut, en 794, revenir en Saxe : la pacification du pays dura encore plusieurs années, et ne s'acheva officiellement qu'en 799. À partir de cette date, Widukind ne prit plus part aux combats - qui durèrent jusqu'en 804 - et mourut le

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    1. Irminsul était soit un arbre immense - souvent désigné comme un frêne - soit un tronc totémique sculpté, dédié à une divinité saxonne (teutonique) de la guerre, nommée simplement Irmin

    Le moine Rodolphe de Fulda († 865), à qui l'on doit la description la plus complète d'Irminsul, rapporte au chapitre 3 de son hagiographie "De miraculis sancti Alexandri" :

    "Il y avait aussi un tronc d'arbre d'une taille peu commune, dressé verticalement, qu'ils (les Saxons, ndlr) vénéraient en plein air, et qu'ils appelaient dans leur langue "Irminsul", qu'on peut rendre en latin par "pilier du monde", comme s'il soutenait toutes choses."

    L'emplacement exact de l'arbre n'est pas sûr car aucun témoignage archéologique n'a été retrouvé, mais il aurait été situé dans l’actuel Land de Niedersachsen, dans un rayon de 30 km autour de Paderborn, peut-être sur la colline de Marsberg. Cet "arbre Monde", ou "pilier du monde", était un élément de la cosmogonie germanique, qui symbolisait l'union de l'Homme et du Cosmos, le lien qui unit la Terre et le Ciel. 

    Arbre sacré ou idole, la nature exacte de l'Irminsul n'est pas tranchée. Un dictionnaire français de 1860 dit ceci :

    "Irminsul, ou colonne d'Irmin (Hermann, Arminius), idole des anciens Saxons, était placé sur la montagne fortifiée d'Ehresburg (aujourd'hui Marsberg). Elle représentait un homme armé à la façon des Germains, tenant un étendard d'une main et une lance de l'autre. C'était le dieu de la guerre, ou selon quelques uns, Arminius déifié. Charlemagne détruisit cette idole en 772, ainsi que la forteresse qui la défendait".

     

     

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    1499 : Signature du contrat de mariage entre Louis XII et Anne de Bretagne 

     

    Le mariage sera célébré le lendemain, 8 janvier. 

    D'abord mariée à Charles VIII, une clause du contrat de mariage et du traité conclu avec les États de Bretagne, en 1491, stipulait expressément que, si le roi décédait sans héritier mâle, Anne devait épouser son successeur (et que, sinon, le Duché échappait à la France).

    7 janvier,louis xii,anne de bretagne,hermine,charles viii,claude de france,françois premier,hiver de 1709,saint simon,blanchard,bernadette soubirous,charles peguy,alfred kastlerCela tombait bien pour Anne de Bretagne et Louis XII, qui éprouvaient une ancienne inclination l'un pour l'autre.

    Il s'agit donc bien, là, d'une vision géopolitique à long terme,  que l'on peut qualifier de véritable politique d'union matrimoniale, qui s'étendit sur une quarantaine d'années, aboutissant à la réunion définitive de la Bretagne à la France le 13 Août 1532 : la duchesse Anne de Bretagne épousant d'abord le roi de France Charles VIII puis, veuve, se remariant avec son successeur Louis XII, dont elle eut une fille, Claude de France; laquelle épousa François 1er, successeur de Louis XII : cette politique matrimoniale aboutira au rattachement définitif de la Bretagne à la France en 1532 (voir l'Éphéméride du 13 août).

    Proche de la belette, l'hermine est un petit mammifère brun l'été, et blanc, avec le bout de la queue noir, l'hiver. Elle était essentiellement importée d'Arménie et portait le nom latin de mus armenia : le rat (ou la souris) d'Arménie. En ancien français, ermin désignait aussi bien l'arménien que l'hermine.

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    Ce qu'on appelle communément hermine se nomme en fait une moucheture d'hermine en héraldique. C'est la représentation de la queue de l'hermine accrochée par trois barrettes mises en croix sur des peaux cousues bout à bout. On se servait autrefois des peaux fraîches pour orner les écus, amortir les chocs et protéger contre les flèches enflammées.

    Les mouchetures d'hermine font leur apparition à la cour ducale de Bretagne en 1213 à l'occasion du mariage de Pierre de Dreux avec Alix de Bretagne. L'hermine-plain (des mouchetures d'hermine qui tapissent un fond blanc) sera l'emblème des ducs bretons de Jean III jusqu'à la réunion à la France.

    L'hermine est au duc de Bretagne ce que la fleur de lys est au roi de France. En breton, on écrit: an erminig (la petite hermine : "ig" est un diminutif). Au Moyen Âge, le lys et l'hermine sont des symboles de pureté : le lys parce qu'il est associé à la Vierge, et l'hermine pour la blancheur de sa fourrure.

    La légende veut que la duchesse Anne se promenait en forêt et qu'elle aperçut une hermine pourchassée qui préféra attendre ses poursuivants plutôt que de salir sa blanche fourrure dans la boue. La duchesse demanda grâce pour l'animal, et décida d'en faire son emblème.

    De là viendrait la devise des Ducs de Bretagne, qui remonterait à Jean IV, l'arrière grand-père d'Anne :

    "Melius mori quam feodari", " Kentoc'

  • A propos de Jules Monnerot...

                Nous formons le projet -en cours de réalisation...- de présenter un resumé de L'avenir de l'Intelligence, accompagné des notes et commentaires de Pierre Boutang et de Jules Monnerot.

                Ceci nous amène -puisque nous ne l'avons encore jamais fait dans ce blog...- à parler un peu de Jules Monnerot, à le présenter à celles et ceux qui ne le connaissent pas, en leur donnant quelques pistes et indications utiles......

                Voici d'abord comment Pierre Boutang en parle, de Jules Monnerot, et de son Charles Maurras et l'Avenir de l'Intelligence  (Liberté de l'Esprit, décembre 1952 - Repris dans Inquisitions). Cela se trouve dans Maurras, la destinée et l'oeuvre (Plon), à la page 287; quand Boutang, parlant de ce grand petit livre de Charles Maurras, écrit que, le lire, c'est « Aller à l’essentiel, et contre l’apparence au plus actuel ».

                Boutang consacre en effet 30 pages de son monumental Maurras... à un commentaire de l'Avenir de l'Intelligence: il s’agit des pages 287 à 313, Livre V, Critique du Romantisme. Et, là, il situe bien l'importance de Jules Monnerot:

                "..... Au lendemain de la mort de Maurras, Jules Monnerot, le meilleur et le plus haineusement méconnu de nos sociologues, choisit de lui rendre hommage en relisant, pour la revue gaulliste Liberté de l’Esprit, l’Avenir de l’Intelligence. C’était aller à l’essentiel, et contre l’apparence au plus actuel. Il résuma quelques uns des vingt-six brefs chapitres que couronne, vingt-septième, le mythe de l’alliance nécessaire, et même possible, entre l’Intelligence et le Sang : il conclut que l’état de fait ainsi décrit – une barbarie croissante et un état des « Lettres » combiné avec la plus illusoire des royautés – échappait à toute contestation, et que l’immense et terrible prévision rationnelle, qui en prolongeait le constat, avait été vérifié en réalité. En marquant des différences sur les conséquences pratiques qui découlaient de l’analyse, il avançait que l’Avenir de l’Intelligence est un de ces livres qu’il conviendrait de refaire tous les cinquante ans, comme le Discours de la Méthode ou L’Introduction à la médecine expérimentale……"

                L'ayant nous-même longtemps cherché, il nous a paru utile de signaler que Sociologie du Communisme, de Jules Monnerot, pouvait être commandé aux Éditions du Trident....

                Voici maintenant un lien qui permet de découvrir Jules Monnerot, et une très rapide présentation de Sociologie du Communisme.....

     

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    Jules Monnerot : « SOCIOLOGIE DU COMMUNISME »

                Les Français sont malades d'une maladie qui prend ses racines dans le communisme et ils l'ignorent. Ils croient que le communisme c'est fini parce que l'URSS s'est effondrée et que le parti communiste français n'a plus que quelques députés. La vérité serait plutôt que, chez nous, en ce début de XXIe siècle, l'idéologie marxiste a gagné la partie. Aucun gouvernement en France ne l'a jamais combattue. Tous, depuis la Libération, ont laissé les communistes investir les rouages essentiels du pays, en particulier l'Enseignement et l'Information.

                Le résultat en est une marxisation généralisée des esprits, génératrice d'une pensée unique, qui nous conduit progressivement, à l'ombre d'un État-Providence qui s'essouffle, vers un totalitarisme masqué. Cette marxisation explique la paralysie devant des syndicats, entravant l'économie et l'école, et dont un ancien ministre socialiste a dit publiquement qu'ils sont de "véritables organisations staliniennes centralisées".

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    Pour découvrir, ou mieux connaître, Jules Monnerot:

                Autre raison de lire Sociologie du Communisme : Monnerot dit du communisme qu'il est l'« Islam » du XXe siècle. Il retrouve dans le communisme la confusion du politique et du religieux qui caractérise l'Islam, dont le réveil, aujourd'hui aide à comprendre le phénomène. M. Maxime Rodinson, orientaliste et ancien communiste, qui considérait comme "paradoxales, presque hérétiques" les vues de Monnerot, reconnaît aujourd'hui qu'en matière "d'orthodoxie coercitive", "l'Islam et le communisme présentent une ressemblance frappante".

                Les communistes ont porté les méthodes de la subversion à un très haut niveau. les mondialistes qui tendent à enserrer les peuples dans leurs filets sont à leur école. Pour pouvoir réagir intelligemment il faut s'instruire, et c'est pourquoi il faut lire Sociologie du communisme.

    Pour commander Sociologie du Communisme : http://www.editions-du-trident.fr/catalogue.htm

    •Tome Ier L'« Islam » du XXe siècle, 192 pages 20 euros

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    • Tome II « Dialectique Marx Hegel Héraclite» 180 pages 20 euros

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    •  Tome III «Imperium mundi » 304 pages 20 euros

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  • Numéro 200 !

    Sévillia, Petitfils, des Cars

     

    Un bon poste d’observation

    Par Jean Sévillia

    Deux cents numéros, presque vingt années d’existence. Durer, c’est assurément la première performance de Politique Magazine. Dans une période économique difficile pour la presse écrite ne peuvent survivre que des grands journaux appuyés sur des actionnaires dont l’activité principale se situe dans l’industrie et la finance, ou à l’inverse des titres indépendants qui ne prétendent pas participer à la course aux gros tirages mais qui assument leur statut de « niches », en visant la qualité rédactionnelle dans le domaine qui est le leur et en s’appuyant sur la fidélité de leurs abonnés.

    Il faut cependant souligner, pour cette seconde catégorie de journaux, que la qualité conditionne la durée : il est loin le temps où l’on était, par fidélité familiale, lecteur d’un journal de père en fils, journal qu’on ne lisait pas toujours. Aujourd’hui, au regard du temps limité qu’accordent nos contemporains à la lecture sur papier du fait de la concurrence croissante des écrans, la médiocrité et la routine ne pardonnent pas aux mauvais petits journaux. Si Politique Magazine a atteint le numéro 200, c’est précisément parce que ce mensuel, à travers ses équipes successives et grâce au fil rouge tenu depuis l’origine par Hilaire de Crémiers, a voulu et su, après des débuts hésitants où il a fallu inventer la juste formule, ne jamais renoncer à l’exigence de qualité, exigence qui s’est notoirement renforcée au fil du temps.

    La deuxième caractéristique de Politique Magazine, qui est liée à ce qui précède et qui explique encore plus la pérennité du titre, c’est d’avoir su rester fidèle à l’intuition de ses fondateurs. Affichant des convictions bien ancrées mais sortant des habitudes psittacistes et des naïvetés militantes, ce magazine entend analyser l’actualité selon les lois de la politique, au sens noble du terme, que ce soit la politique intérieure ou la politique internationale. Politique Magazine ne pratique pas l’esprit de parti, se réfère au bien commun et à l’intérêt national, croit au Politique avec un grand P, mais sans ignorer que la politique n’est pas le tout de l’homme et des sociétés, bien au contraire. Car nombre d’enjeux cruciaux actuels sont aussi philosophiques, religieux, historiques et culturels, et que de nouveaux débats d’idées sont apparus, de la bioéthique au transhumanisme et de l’écologie à la dictature des réseaux sociaux, qui appellent des réponses inédites. Ces réponses, on ne les dénichera pas chez les maîtres d’hier, puisque ce sont des problèmes qu’ils n’ont pas connus. Il appartient par conséquent à nos générations de les découvrir. À sa place, Politique Magazine contribue à ce travail.

    Ajoutons qu’un bon journal ne peut être un journal de professeurs (que les professeurs me pardonnent…) Il faut aussi de l’humour, de l’impertinence, un zeste de polémique qui ne soit ni bête, ni méchante. Ce registre est présent dans Politique Magazine, je pense par exemple aux pages de photos assorties de légendes fantaisistes, mais il mériterait, à mon goût, d’être plus développé. Le moyen le plus efficace d’être sérieux est de n’être pas ennuyeux.

    Nous traversons une époque bouleversée, où tout semble se décomposer, ce qui signifie que tout se recomposera un jour. Politique Magazine est un bon poste d’observation de ce double mouvement. Mouvement de mort, et mouvement de renaissance.

     

    EN ROUTE POUR LE NUMÉRO 300 !

    Par Jean-Christian PETITFILS

    Je vais vous faire un aveu. Quand dans ma boîte aux lettres, au milieu d’un courrier souvent abondant, j’aperçois la fine couverture de plastique grise qui l’enveloppe, je m’empresse de la déchirer et me précipite sur Politique Magazine ! Cela fait des années que je le lis avec bonheur. Autant vous dire que je l’apprécie, même si ça et là je ne partage pas tous ses points de vue.

    Son positionnement dans la presse mensuelle est unique. Remarquablement présenté, abondamment illustré, bien aéré, il attire de suite l’attention par sa qualité et une distribution claire des rubriques qui en facilite la lecture : un éditorial tonique, une partie consacrée à l’actualité toujours substantielle, de grands dossiers politiques ou historiques documentés, des analyses économiques et géostratégiques remarquables, des tribunes libres bien senties, des pages culturelles abondantes.

    Voilà un journal de combat qui ne met pas son drapeau dans sa poche. Il affirme ses convictions haut et fort tout en écartant les invectives gratuites et les vaines polémiques. Le ton est à la rigueur de l’information, au décryptage pertinent de l’actualité, au réalisme lucide, à la dénonciation inlassable des mensonges médiatiques et des manipulations politiques de ceux qui salissent délibérément la mémoire et l’histoire de notre beau pays. Place est faite aux analyses métapolitiques, aux leçons du passé, à la défense prioritaire de l’État-Nation, à son indépendance, à sa souveraineté « une et indivisible » (quelle pénible farce que cette prétendue « souveraineté européenne » !) face aux dangereuses rêveries bruxelloises ou aux impostures mondialistes, à la dénonciation inlassable des maux qui minent notre pays : le déclin de sa démographie, son délitement social et familial, l’immigration incontrôlée, le multiculturalisme, la montée du péril islamique, le terrorisme et les idéologies mortifères qui remplacent aujourd’hui le vieux marxisme-léninisme et ses goulags : l’islamo-gauchisme, l’indigénisme, le décolonialisme, la cancel culture, l’ultra-féminisme… Il s’agit sans cesse d’attaquer le mal à sa racine, de dévoiler le dessous des cartes.

    J’apprécie particulièrement la place faite au combat culturel et spirituel, aux comptes rendus de livres, à la critique de films ou de spectacles, aux références historiques constantes, à la défense de la langue de Molière et de Chateaubriand et surtout de la foi chrétienne, malheureusement subvertie de toute part, y compris de l’intérieur.

    Ouvert aux grandes familles politiques de la droite, Politique Magazine incarne un traditionalisme intelligent, s’adaptant aux défis technologiques, économiques, financiers, aux mutations sociales irréversibles, tout en s’attachant à préserver les valeurs essentielles, constitutives de l’identité française et de la civilisation gréco-latine multiséculaire qui en a été le terreau. Comment ne pas penser que ce sont là les clés de l’avenir ? Longue vie donc à Politique Magazine ! Et en route pour le numéro 300 !

     

    POLITIQUE MAGAZINE : UNE REVUE INDISPENSABLE

    Par Jean des Cars

    Dans la pénible et inquiétante époque que nous vivons, rares sont les lumières qui nous aident à avancer dans une nuit d’incertitudes et d’angoisses. À l’heure où j’écris ces lignes, nul ne sait si nous apercevons une lueur d’espoir ou si nous devons, encore, nous résigner à une vie étriquée, souvent caricaturale, réduite à peu de contacts et d’échanges. Mais ce que je sais est que l’arrivée du nouveau numéro de Politique Magazine sera instructif, informé et écrit dans une belle langue, la nôtre, qui ne s’aventurera jamais sur les sentiers boueux et dévastateurs de l’écriture inclusive… Voici une revue de haute qualité, sur le fond comme sur la forme, élégante, bien mise en pages par une illustration choisie avec talent. On mesure cet exploit quand on sait combien la presse écrite est menacée par une invasion d’images et de commentaires trop souvent dénués de réflexions et de connaissances. Si l’image vaut des milliers de mots, ici des milliers de mots nous permettent de voir des images de notre temps et du passé. L’histoire est rappelée avec pertinence et courage.

    Politique Magazine défend la France quand elle est belle, courageuse voire héroïque, divertissante, et s’insurge contre la laideur et l’ignorance. De l’éditorial à l’actualité, des dossiers aux spectacles (le cinéma et le théâtre sont très bien servis par des plumes aussi élégantes que bien informées), c’est un plaisir. Et je m’y plonge avec bonheur ! On nous dit que le monde est devenu un village. Soit ! Mais alors il faut s’y promener avec gourmandise, curiosité et soulagement. Cette revue nous aide à comprendre le monde d’aujourd’hui, d’hier et d’envisager celui de demain. Dans ces temps calamiteux où d’anonymes, donc lâches, expéditeurs déversent des flots de haines, de jalousies, de fausses « informations », cette revue assure une mission de salut public. Depuis que j’y suis abonné, je n’ai jamais été déçu, même si certains éclairages méritent, parfois, d’être approfondis, ce qui est normal : la lectrice et le lecteur sont des partenaires. Et si un désaccord se glisse entre les mots ou les lignes, c’est une preuve de vie. Selon Paul Valéry, « la politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde », j’ose dire que notre chère revue « permet aux gens d’apprendre ce qu’ils doivent savoir ». Je souhaite, de tout cœur, longue vie à Politique Magazine. Le cardinal de Richelieu estimait que « la bonne politique est l’art de rendre possible ce qui est nécessaire » Cette revue nous est nécessaire.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Éphéméride du 1er septembre

    1715 : Mort de Louis XIV

     

     

     

     

     

    1250 : Ouverture du Collège de Robert de Sorbon, la future Sorbonne 

     

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    Robert (né à Sorbon en 1201, mort à Paris en 1274), théologien, fut le chapelain de Saint Louis.

    1er septembre,louis xiv,sorbonne,abbaye de leffe,simenon,maigret,emmaüs,mauriac,cartier,catinatIl fonda en 1257, pour les clercs et les étudiants en théologie le collège qui, aujourd'hui encore, porte son nom (rue Coupe Gueule, cela ne s'invente pas !).  

    La Sorbonne, dont il fut le premier proviseur, devait permettre aux écoliers pauvres d'avoir accès à l'enseignement.

    Centre d'études théologiques, c'était aussi un tribunal ecclésiastique et, à cet égard, la plus haute autorité religieuse du monde chrétien après le Pape.

    En 1808, les bâtiments de la Sorbonne furent donnés à l'Université. 

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    Grand amphitéâtre de la Sorbonne (la fresque est de Puvis de Chavannes) 

    http://www.paris-pittoresque.com/monuments/21.htm 

     
     
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    1557 : Mort de Jacques Cartier          

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    Manoir musée Jacques Cartier, Limoëlou :

     
      
     
     
     
     
     
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    1637 : Naissance de Catinat
     
     
    Nicolas Catinat de La Fauconnerie, seigneur de Saint-Gratien, se destinait d’abord au barreau, qu’il quitta rapidement  pour devenir militaire. Formé par Turenne, il prit part aux principaux conflits impliquant la France sous le règne de Louis XIV : Guerre de Hollande, Guerre de la Ligue d'Augsbourg et Guerre de Succession d'Espagne, s’illustrant devant Lille, Maastricht, Philippsburg, ce qui lui valut d'être élevé à la dignité de Maréchal de France le 27 mars 1693.

    Excellent stratège, il s’empara de Nice et vainquit par deux fois le duc de Savoie, à Staffarde et à la Marsaille, le contraignant à la paix. Michel Mourre dit de lui qu’ "il montra dans la guerre une rare humanité".

    Ce que confirme Saint Simon – qui, pourtant, a souvent la dent dure… - lorsqu’il dit de l’attitude de Catinat qu’elle lui rappelle : "par sa simplicité, par sa fragilité, par le mépris du monde, par la paix de son âme et l’uniformité de sa conduite, le souvenir de ces grands hommes qui, après les triomphes les mieux mérités, retournaient tranquillement à leur charrue, toujours amoureux de leur patrie, et peu sensibles à l’ingratitude de Rome qu’ils avaient si bien servie..."

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    1677 : Mort de René de Longueil, aux origines du château de Maisons...
     
     

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    Marquis de Maisons (on l'appelait "le président de Maisons"), René de Longueil, magistrat, Président à mortier au Parlement de Paris, fut d'abord nommé, en 1645, Gouverneur des châteaux de Saint-Germain-en-Laye, de Versailles et d'Évreux. Puis, il devint Surintendant des finances le .
    Mais sa bonne fortune ne dura pas, et il fut révoqué par Louis XIV, lorsque celui-ci "prit le pouvoir". C'est lui, René de Longueil, qui fit construire par François Mansart le magnifique château de Maisons (aujourd'hui, Maisons-Laffitte).
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    Parfait exemple de l'architecture française du XVIIème siècle, dont il est considéré comme le précurseur, le château est idéalement situé entre Paris et Versailles, où Louis XIII aimait aller chasser. Avec son corps central flanqué de deux ailes symétriques, il annonce, juste avant Vaux-le-Vicomte, l'art classique français, qui connaîtra son apogée à Versailles.
    Lors d'une fête donnée en l'honneur de Louis XIV (en avril 1651), Charles Perrault décrira le château comme "l'une des plus belles choses que nous ayons en France". Le roi y reviendra avec sa jeune épouse, Marie-Thérèse d'Autriche, en août 1662, et s'inspirera de plusieurs éléments de décoration pour son Palis de Versailles...
    Mal entretenu, victime d'un incendie, le château souffre lors de la Révolution mais le Maréchal Lannes l'achète, et donc le sauve, en 1804, avant qu'il ne soit revendu, près de vingt ans plus tard, par la banquier et Ministre des Finances Jacques Laffitte.
    En 1905, c'est l'État qui l'achète, et l'ouvre au public en 1912...
     
     
     
     
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    1715 : Mort de Louis XIV  
     

    Après soixante-douze ans de règne et à quatre jours de son soixante-dix-septième anniversaire, Louis XIV meurt au château de Versailles. Son corps sera exposé pendant neuf jours, puis transporté solennellement à la Basilique Saint-Denis.

    Louis XV, son arrière petit-fils, n'est âgé que de cinq ans...

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    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XIII, Louis XIV :

     

    "...Le long règne de Louis XIV - plus d'un demi-siècle -, qui ne commence vraiment qu'à la mort de Mazarin, a un trait principal dominant : une tranquillité complète à l'intérieur. Désormais, et jusqu'à 1789, c'est-à-dire pendant cent trente années, quatre générations humaines, c'en sera fini de ces troubles, de ces séditions, de ces guerres civiles dont le retour incessant désole jusque-là notre histoire.

    Ce calme prolongé joint à l'absence des invasions, rend compte du haut degré de civilisation et de richesse, auquel la France parvint. L'ordre au-dedans, la sécurité au-dehors - ce sont les conditions idéales de la prospérité. La France en a remercié celui qu'elle appela le grand roi par une sorte d'adoration qui a duré longtemps après lui.

    Voltaire, avec son Siècle de Louis XIV, est dans le même état d'esprit que les contemporains des années qui suivirent 1660. Il souligne, comme le fait qui l'a le plus frappé et qui est aussi le plus frappant : "Tout fut tranquille sous son règne." Le soleil de Louis XIV illuminera le règne de Louis XV. Et ce n'est que plus tard encore, après quinze ans du règne de Louis XVI, que le charme sera rompu, que nous entrerons dans un nouveau cycle de révolutions. 

    Avec Louis XIV, le roi règne et gouverne. La monarchie est autoritaire. C'est ce que souhaitent les Français. Puisqu'ils ne veulent ni des Ligues, ni des Frondes, ni du "ministériat", le gouvernement personnel du roi est l'unique solution. Dès que l'idée du jeune souverain fut comprise, elle fut populaire, elle fut acclamée. De là ce concert de louanges que la littérature nous a transmis, cet enthousiasme, qui étonne quelquefois, chez les esprits les plus libres et les plus fiers, et qu'on prend à tort pour de la flatterie. La France, comme sous Henri IV, s'épanouit de bonheur dans cette réaction. Sous toutes les formes, dans tous les domaines, elle aima, elle exalta l'ordre et ce qui assure l'ordre : l'autorité. Du comédien Molière à l'évêque Bossuet, il n'y eut qu'une voix. C'est ainsi que, dans cette seconde partie du dix-septième siècle, la monarchie eut un prestige qu'elle n'avait jamais atteint.

     

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    L'originalité de Louis XIV est d'avoir raisonné son cas et compris comme pas un les circonstances dans lesquelles son règne s'était ouvert et qui lui donnaient en France un crédit illimité. Il l'a dit, dans ses Mémoires pour l'instruction du Dauphin, en homme qui avait vu beaucoup de choses, la Fronde, les révolutions d'Angleterre et de Hollande : il y a des périodes où des "accidents extraordinaires" font sentir aux peuples l'utilité du commandement. "Tant que tout prospère dans un État, on peut oublier les biens infinis que produit la royauté et envier seulement ceux qu'elle possède : l'homme, naturellement ambitieux et orgueilleux, ne trouve jamais en lui-même pourquoi un autre lui doit commander jusqu'à ce que son besoin propre le lui fasse sentir. Mais ce besoin même, aussitôt qu'il a un remède constant et réglé, la coutume le lui rend insensible."

    Ainsi Louis XIV avait prévu que le mouvement qui rendait la monarchie plus puissante qu'elle n'avait jamais été ne serait pas éternel, que des temps reviendraient où le besoin de liberté serait le plus fort. Désirée en 1661 pour sa bienfaisance, l'autorité apparaîtrait comme une tyrannie en 1789 : déjà, sur la fin de son règne, Louis XIV a pu s'apercevoir que la France se lassait de ce qu'elle avait appelé et salué avec enthousiasme et reconnaissance. Il avait prévu cette fatigue, annoncé ce retour du pendule, et, par là, il a été meilleur connaisseur des hommes que ceux qui prétendent qu'il a donné à la monarchie le germe de la mort en concentrant le pouvoir..." 

     

  • Éphéméride du 9 juin

    1664 : Fondation, à Strasbourg, de la Brasserie du Canon, devenue Kronenbourg

     

     

     

     

    721 : Eudes d'Aquitaine écrase les envahisseurs musulmans à Toulouse

     

    Il a à peine dix ans que des troupes musulmanes venues de l'actuel Maroc et de l'actuelle Mauritanie ont envahi l'Espagne, et se sont emparés de toute la péninsule, à l'exception des endroits les plus reculés des Pyrénées basques et cantabriques, que les Espagnols appellent toujours avec fierté, aujourd'hui, "el rincón sagrado", le recoin sacré,la Croix n'a jamais été soumise au Croissant.

    Ces troupes, obéissent à leur chef Tarik, qui à donné son nom à Gibraltar ("Djebel al Tarik", la montagne de Tarik) et provoqué quasi instantanément la chute de la royauté wisigothique.

    Refoulés en Espagne par Clovis, après sa victoire de Vouillé (voir l'Éphéméride du 25 mars) les Wisigoths ont, d'abord développé une brillante civilisation, mais celle-ci s'épuisera très vite, notamment à cause de ses luttes intestines incessantes; un affaiblissement que l'Islam  - en pleine expansion, lui... - mettra à profit pour agrandir ses territoires.

    Et, après l'Espagne presque toute entière, les musulmans essaieront d'envahir ce qui sera, un jour, la France : à la fois vers l'est et la Provence, et vers le nord.

    Ils seront définitivement brisés à Poitiers, en 732, par Charles Martel (voir l'Éphéméride du 25 octobre).

    Mais, dix ans avant, la résistance à leur progression était déjà très forte, et le processus de leur expulsion avait déjà commencé. 

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    Au cours de la bataille, l'armée d'Eudes réussit à tuer le chef musulman, Al-Samh ibn Malik al-Khawlani... 

    https://www.herodote.net/9_juin_721-evenement-7210609.php 

     

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    1109 : Ré-organisation de la Foire du Lendit à Saint-Denis  

     

    1.200 loges de bois y accueillaient les marchands, venus de toute l'Europe. Cette foire gardera toute son importance pendant six siècles (l'Université de Paris y venait, en corps, pour y acheter du parchemin...) jusqu'à ce que la Révolution la supprimât, en 1793.

    Elle durait deux semaines (du 11 juin, jour de la Saint-Barnabé, jusqu'au 24 juin, jour de la Saint-Jean)... 

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    Pontifical de Sens, XIVème siècle
    Paris, Bnf, Département des manuscrits, Latin 962, fol. 264 
     
     
     
     
     
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    1231 : Louis IX ordonne la construction du premier Quai de Paris : le Quai des Grands Augustins...

     

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    Avant le règne de Louis IX, le lieu, situé en face de Notre-Dame, n'était qu'un terrain planté de saules, régulièrement inondé et d'accès difficile. Le roi ordonna au Prévôt des marchands de Paris - par Lettres du  d'y faire construire un quai, qui ne fut achevé qu'en... 1389 !

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    Le premier quai bâti en pierres est le Quai des Grands Augustins au début du XIVe par le prévôt Étienne Barbette; il est suivi en 1369 du Quai de la Mégisserie (refait en 1529, élargi en 1769). François 1er fait aménager le Quai du Louvre (1530). Le Quai des Tuileries suit à la fin du siècle. En 1642/1643  est bâti le quai de Gesvres, aux frais du marquis de Gesvres, entre le pont Notre-Dame et le pont au Change. Ce quai était construit sur une galerie voûtée ouverte par des arcades sur la Seine. Il est prolongé en 1675 entre le pont Notre-Dame et la place de Grève. Le Quai de Conti est bâti lors de la construction du Collège des Quatre-Nations (1662).

     Cet ensemble magnifique contribue largement à ce que l'UNESCO ait classé l'ensemble des "Rives de Seine" :

    https://whc.unesco.org/fr/list/600

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    1660 : Mariage de Louis XIV
     
     
    Le roi de France Louis XIV et l'infante d'Autriche Marie-Thérèse, tous deux âgés de 21 ans, se marient à Saint-Jean-de-Luz.

    Cette union scelle la paix signée dans les Pyrénées, sept mois plus tôt, qui mit fin à l'interminable guerre qui opposait - depuis les années 1500 - la dynastie française des Bourbons et la dynastie espagnole des Habsbourgs.

    En 1667, parce que l'Espagne n'a toujours pas payé la dot de Marie-Thérèse, Louis XIV revendiquera ses droits sur la succession espagnole, entraînant la Guerre de Dévolution et, finalement, la réunion de la Franche-Comté à la France (1667-1668, voir l'Éphéméride du 5 février).

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     Louis XIV avait quitté Paris en juillet de l'année précédente (voir l'Éphéméride du 28 juillet) : après le très long voyage que représenta ce mariage de Louis XIV, le couple regagna Paris par la Place du Trône, actuelle Place de la Nation, le 26 août 1660. On avait érigé, pour l'occasion, un Trône de grandes dimensions sur la Place, d'où son nom : Place du Trône...
    Sous la funeste Révolution, cette place sera appelée d'abord "Place du Trône renversé", et elle recevra, un temps,  la guillotine (voir l'Éphéméride du 13 juin), sur laquelle périront les Carmélites de Compiègne, qui ont inspiré Bernanos (voir l'Éphémeride du 17 juillet).
    Aujourd'hui, la Foire du Trône, qui a conservé son nom originel mais ne se tient plus sur la Place, perpétue le souvenir de ce premier nom de la Place du Trône... (sur la Foire du Trône, voir l'Éphémeride du 1er Mai).
     
     
     
     

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    1664 : Aux origines de "la Kronenbourg"

     

    Jerôme Hatt, maître brasseur, fonde à Strasbourg, Place du Corbeau, près de la cathédrale, la Brasserie du Canon, qui deviendra Kronenbourg.

    L'une des bières de cette maison porte toujours, comme nom, cette date de 1664.

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    www.kronenbourg.fr/

     

     

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    1793 : L’armée Vendéenne s’empare de Saumur

     

    Il est décidé de traverser la Loire : jusqu’ici, la progression des "Blancs" de la Grande Armée Catholique et Royale avait eu pour limite nord le fleuve, tandis qu’elle avait progressé au sud jusqu’à Fontenay-le-Comte.

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    Les chefs hésitent alors : doivent-ils remonter la Loire jusqu’à Tours puis marcher sur Paris ? Ou doivent-ils étendre leur contrôle sur l’Ouest ?

    Jugée plus raisonnable, la décision de marcher sur Nantes est prise. Angers tombera sans poser trop de difficultés, mais Nantes ne sera pas prise...

    Il est facile d'écrire l'Histoire après coup, et de juger ou condamner, de dire qu'il fallait faire ceci plutôt que cela. On se bornera à citer Napoléon :

    ...Mais si, profitant de leurs étonnants succès, Charette et Cathelineau eussent réuni toutes leurs forces pour marcher sur la capitale... c'en était fait de la République, rien n'eût arrêté la marche triomphante des armées royales; le drapeau blanc eût flotté sur les tours de Notre-Dame..." (Mémoires pour servir à l'histoire de France sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène, tome 6, 1825, Paris : Firmin Didot, pp. 221-222.)

     

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    Voir notre Feuilleton Vendée, Guerre de Géants... et/ou notre Album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, Guerre de Géants...

     

     

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    1815 : Fin du Congrès de Vienne

             

    Entre octobre 1814 et juin 1815, au Congrès de Vienne, les puissances européennes victorie

  • LOUIS XVI 2021 ! MANIFESTATIONS DE DÉNONCIATION DE L'ACTE FONDATEUR DES TOTALITARISMES MODERNES

    bouquet.jpgDepuis sa création, en 2007, lafautearousseau annonce chaque année toutes les manifestations qu'on lui indique et qui ont pour objet de rappeler et de dénoncer ce funeste 21 janvier 1793, "l'acte le plus terriblement religieux de notre Histoire" (Prosper de Barante), pour ce qu'il est : l'acte fondateur des Totalitarismes modernes.

    Chaque année, depuis 2007, le nombre de ces manifestations a augmenté. Nous nous approchions de la centaine, ces dernières années, et nous avions formé le voeu de dépasser ce chiffre assez rapidement...

    Malheureusement, il est à craindre que, cette fois-ci, il y ait une pause, un coup d'arrêt à cette progression, à cause de la crise sanitaire.

    Mais, peu importe le nombre : n'y en aurait-il que quelques unes, nous nous ferons un devoir, comme chaque année, de présenter notre Tableau récapitulatif des manifestations, où qu'elle se tiennent et quelle qu'en soit la forme (Marche aux Flambeaux, Conférence, Messe...), pour peu, bien entendu, qu'on nous communique les lieux, dates et heures de ces manifestations.

    En voici déjà deux : où que vous soyez, n'attendez pas pour nous dire ce qui se passe chez vous ou près de chez vous, et nous nous ferons un plaisir d'intégrer ces informations à notre Tableau...

    lafautearousseau

    16 JANVIER

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    Les informations sur le lieu et les divers aspects de cette Marche seront communiquées prochainement... 
     
     

    21 JANVIER

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  • LOUIS XVI 2021 ! MANIFESTATIONS DE DÉNONCIATION DE L'ACTE FONDATEUR DES TOTALITARISMES MODERNES

    lfar flamme.jpgDepuis sa création, en 2007, lafautearousseau annonce chaque année toutes les manifestations qu'on lui indique et qui ont pour objet de rappeler et de dénoncer ce funeste 21 janvier 1793, "l'acte le plus terriblement religieux de notre Histoire" (Prosper de Barante), pour ce qu'il est : l'acte fondateur des Totalitarismes modernes.

    Chaque année, depuis 2007, le nombre de ces manifestations a augmenté. Nous nous approchions de la centaine, ces dernières années, et nous avions formé le voeu de dépasser ce chiffre assez rapidement...

    Malheureusement, il est à craindre que, cette fois-ci, il y ait une pause, un coup d'arrêt à cette progression, à cause de la crise sanitaire.

    Mais, peu importe le nombre : n'y en aurait-il que quelques unes, nous nous ferons un devoir, comme chaque année, de présenter notre Tableau récapitulatif des manifestations, où qu'elle se tiennent et quelle qu'en soit la forme (Marche aux Flambeaux, Conférence, Messe...), pour peu, bien entendu, qu'on nous communique les lieux, dates et heures de ces manifestations.

    En voici déjà deux : où que vous soyez, n'attendez pas pour nous dire ce qui se passe chez vous ou près de chez vous, et nous nous ferons un plaisir d'intégrer ces informations à notre Tableau...

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    16 JANVIER

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    Les informations sur le lieu et les divers aspects de cette Marche seront communiquées prochainement... 
     
     

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  • Entretien • Frédéric Rouvillois : « Le débat public est forcément une impasse et, au fond, une duperie »

    ooooooooooooo

    Entretien avec Frédéric Rouvillois, professeur de droit public et délégué général de la Fondation du Pont-Neuf. 

    dossier-2A.jpgGrand Débat National, possibilité de référendum… Les consultations populaires sont-elles un succès, en France, depuis les États généraux convoqués par Louis XVI ?

    La question est double : comment donner la parole au peuple, qui a le sentiment de ne plus l’avoir, et peut-on comparer ce Grand Débat National avec les états-généraux qui se mirent en place à partir du XIVe siècle et se pratiquèrent jusqu’à la Révolution ? La différence fondamentale entre les deux consultations, c’est que dans le cadre des états-généraux chaque ordre, dont le Tiers État, élisait ou désignait des représentants pourvus d’un mandat impératif (les représentants devaient dire ceci ou cela) consigné dans les cahiers de doléances. Les gens qui venaient parler, débattre, choisir des solutions, étaient donc connus, et l’on savait au nom de qui ils parlaient. Dans ce Grand Débat d’aujourd’hui, on ne sait jamais qui parle, de quoi on parle, au nom de qui, si on représente quelqu’un, ou soi-même, ou un lobby quelconque… Cela ressemble en revanche à quelque chose qui fut imaginé sous la Révolution française par l’un de ses pires représentants, celui que l’on surnomma le « mouton enragé », le marquis de Condorcet. En 1792, au lendemain de l’instauration de la république, celui-ci est chargé par ses amis girondins d’élaborer la nouvelle constitution. En scientifique obsédé par la mathématique sociale, il va intégrer dans le projet un dispositif qui ressemble à “notre” Grand Débat à nous, avec tous ses défauts : un système d’initiative législative dans lequel une personne propose une loi à l’assemblée locale dont il est membre, laquelle en débat et, le cas échéant, décide de pousser cette question qui devient alors le sujet de toutes les assemblées locales du département qui, à leur tour, etc. Cela remonte en quelques mois jusqu’au sommet, avec à l’arrivée un objet juridique non-identifiable, la somme pharamineuse des débats et des réponses suscités par la question initiale, qu’il s’agira alors de débrouiller en lui donnant une forme juridique claire. Les ennemis des Girondins expliqueront non sans raison que c’est une idée aberrante : pour établir une seule loi, dit Marat, des millions de personnes auront été tenues sur le qui-vive pendant des mois, éléphant monstrueux accouchant dans la douleur d’une souris dérisoire à la viabilité très incertaine. Selon Marat, qui ne fait pas dans la dentelle, les promoteurs d’une telle méthode mériteraient l’asile ; Condorcet, au Monopoly de la Révolution, ne passera pas par la case prison, ou asile, mais ira directement à la mort, un an et demi plus tard.

    Rittinghausen1.JPGQuelques cinquante ans après, un aristocrate allemand, mathématicien lui aussi, Rittinghausen (Photo), imagine un système encore plus farfelu, et encore plus proche du Grand Débat macronien : le peuple est divisé en sections de mille personnes, chaque section s’assemble dans son propre local, nomme son président, débat sur un principe soumis à sa sagacité. La discussion close, le maire de la commune fait le relevé des votes, le communique à l’administration supérieure, etc. L’ensemble des milliers de procès-verbaux remonte peu à peu jusqu’à un Ministère élu par le peuple, dont les services se chargeront d’élaborer une synthèse : « la loi sortira d’une manière organique des discussions mêmes », assure Rittinghausen, d’une manière parfaitement claire et acceptée par tous – puisque toute la population aura le sentiment d’être le véritable auteur de cette loi.

    Dans ces deux cas, deux personnalités imaginent des systèmes qui, à chaque fois, conduisent manifestement dans le mur, et pour les mêmes raisons : ils font confiance à la sagesse des individus, à la bonne foi des gouvernants – comme nous en ce moment… – et aux mathématiques, bien sûr, comme nous le faisons avec les algorithmes pour ce qui va sortir du Grand Débat. Mais au fond, comme à l’époque, l’organisation de ce dernier pose la question de ce qu’il recouvre : de la naïveté, comme dans le cas de Condorcet ? De la folie, comme le prétend Louis Blanc à propos de Rittinghausen ? Ou plus simplement de la duplicité, le Grand Débat comme moyen rêvé d’étouffer la parole du peuple par le déchaînement de cette parole ? Des millions d’opinions plus ou moins divergentes sur des sujets plus ou moins variables finissent par s’écraser les unes les autres, ce qui démontrera en définitive que seuls les experts sont capables de dire quelque chose de sensé et que le peuple doit revenir sagement chez lui, remiser ses gilets jaunes et faire confiance aux dirigeants éclairés qu’il a élus – selon l’idée aussi vieille que Montesquieu que le peuple est incapable de se gouverner mais qu’il sait parfaitement désigner les représentants qui gouverneront à sa place.

    Macron lance une consultation qui n’a aucune valeur légale, purement consultative. Est-ce une manœuvre de tribun de la plèbe ou de César ?

    Chez Macron, le tribun de la plèbe et le César sont les deux faces du même personnage fabriqué, du même Janus artificiel. On est au fond dans la perspective populiste d’un césarisme démocratique : à beaucoup d’égards, Macron est en effet un populiste sans le savoir, ou en le sachant mais ne l’avouant pas, ou juste un peu. Ce terme de jupitérien qu’il a inventé en 2016, n’étant alors pas même candidat, désigne à la fois celui qui incarne le peuple et celui devant lequel le peuple doit se prosterner. Quant au Grand Débat, c’est en définitive le populisme sans les ennuis. César pose des questions au peuple, il le fait parler, mais n’est pas tenu de l’écouter, mais surtout de lui obéir. C’est tout bénéfice, du point de vue politique comme de celui de la communication.

    Le Grand Débat fait le pari que quiconque peut intervenir, y compris sur une plateforme numérique. L’immense masse des contributions, qui se comptent déjà en centaines de milliers, fait apparaître que des associations, ou des groupes de pression, ont mobilisé leurs militants : est-ce odieux ou légitime ?

    Ni l’un ni l’autre, c’est juste inévitable. Interdire aux lobbys d’intervenir dans le Grand Débat National reviendrait à interdire aux partis d’intervenir dans une quelconque élection.

    Le CESE, qui avait lancé sa propre consultation, avait expliqué, après avoir constaté que l’abrogation de la loi Taubira venait en tête des propositions, qu’il tiendrait compte (mystérieuse formulation) d’une évidente action militante.

    En un sens, on peut en effet considérer comme anti-démocratique que des groupes, des coagulations de personnes qui défendent certaines idées ou certains intérêts particuliers (d’où le terme de parti, du reste) puissent intervenir dans le processus de décision populaire : pour Rousseau, c’est parce qu’elle procède directement des décisions que chaque individu aura pris librement, sans aucune interférence extérieure, seul face à sa propre conscience, que la volonté générale est forcément juste et bonne, c’est pour cela qu’elle ne peut « errer ». En revanche, soulignent Rousseau et ses successeurs jacobins, dès qu’il y a des partis, dès lors que l’on crée au sein du peuple des groupes spécifiques qui vont empêcher chaque individu de s’exprimer en son âme et conscience, le jeu est faussé, le processus d’accouchement de la volonté générale est bloqué, bref, on n’est plus en démocratie. Mais si on allait dans ce sens, qui est celui que semblent reprendre le CESE et tous ceux qui reprochent aux conservateurs d’agir de concert, alors on devrait en déduire que tout parti politique est incompatible avec la démocratie – ce qui paraît d’autant plus insoutenable que la démocratie, d’un autre côté, ne peut pas se passer des partis.

    De son côté, le gouvernement a décidé de garder le maximum de contrôle, juge Dimitri Courant, doctorant en science politique à l’université Paris 8 et à l’université de Lausanne, et spécialiste de la démocratie délibérative. Il a volontairement créé une masse de données sans critères de hiérarchisation, et donc quasi-impossibles à traiter autrement que par l’intelligence artificielle et des algorithmes ou bien par un effectif élevé de personnes mobilisées à plein temps. Pour le citoyen lambda, il est impossible de voter, de commenter ou de mesurer le poids d’une contribution. C’est dommageable, notamment pour la crédibilité du débat.

    Pourquoi ajouter un référendum au Grand Débat National, pourvoyeur d’idées superflues pour un dirigeant qui a dit qu’il ne changerait pas de cap ? À quoi sert cette part de démocratie directe, plus contraignante ?

    Ce référendum, qui n’est pas un référendum d’initiative populaire, sera strictement encadré, et les questions qui seront posées sont en réalité celles sur lesquelles on pense que le peuple donnera une réponse favorable, a fortiori si c’est un questionnaire à plusieurs questions. Sur un plan institutionnel, la possibilité pour le peuple de s’exprimer directement, de ne plus être ce « souverain captif » qu’évoquait André Tardieu durant l’entre-deux-guerres, revient souvent dans les revendications des Gilets jaunes, et Macron n’a rien à y perdre. Les Gilets jaunes auront l’impression de s’exprimer tandis que les technocrates auront ficelé le référendum de sorte qu’il n’y ait aucune mauvaise surprise à l’arrivée. Et ceci permettra de laisser de côté les véritables outils de la démocratie directe, comme le référendum d’initiative populaire ou, pire encore (mais encore plus démocratique) le référendum révocatoire, qui permet aux électeurs de mettre fin avant terme au mandat d’un de leurs élus, une perspective qui, comme on l’imagine, fait se dresser les cheveux sur la tête à la totalité de la classe politique.

    dossier-2B.jpgOn comprend qu’aucun politique français ne propose cette évolution. En revanche, Macron remet en cause le nombre de sénateurs, par exemple, et tout ce qui touche, en fait, l’organisation de la vie politique autour des partis. Un antiparlementarisme sous-jacent se ferait-il jour ?

    Je dirais qu’il y a chez Macron un antiparlementarisme à peine inavoué, comme le montre de manière frappante son projet de révision constitutionnelle du 9 mai 2018, qui représente sur ce point une volte-face spectaculaire par rapport au mouvement de réhabilitation du parlement qui avait été initié par Chirac à partir de 1995. Au lieu de restaurer le corps législatif, on fait marche arrière, notamment sur le droit d’amendement, réduit à la portion congrue. Ensuite, que Macron ait ou non des « convictions » antiparlementaires, peu importe : il sait qu’un antiparlementarisme de bon aloi est assez largement partagé par les Français, qui ne voient plus très bien à quoi servent leurs députés et leurs sénateurs, mais qui en revanche savent parfaitement qu’ils leur coûtent cher. Macron joue donc sur du velours quand il propose de réduire le nombre des parlementaires, et donc de réduire la facture. Sur ce genre de questions, il sait sans risque d’erreur que les Français répondront « Oui », qu’ils soient ou non Gilets jaunes.

    Les dirigeants français ont tendance à considérer que le référendum est un plébiscite et, en conséquence, utilisent peu cet outil.

    de-gaulle-visuel2.jpgLa distinction entre référendum et plébiscite est très contestable. Tout référendum est forcément un plébiscite, sauf quand c’est un référendum automatique ou d’initiative populaire, puisqu’alors c’est le peuple qui se pose la question à lui-même. En revanche, dès lors que la question est posée par quelqu’un, on comprend qu’il n’y a pas vraiment de différence entre référendum et plébiscite : on répondra toujours à la question en fonction de celui qui la pose. Maintenant, ce qu’il faut noter, c’est que la dimension tragique du référendum introduite par De Gaulle en rapport avec la notion de responsabilité politique – autrement dit, je pars si les Français ne répondent pas par « un oui franc et massif » –, cette dimension, donc, qui donne un caractère révocatoire au référendum, a été complètement évacuée par tous ses successeurs. Chirac, lors des référendums de 2000 sur le quinquennat et de 2005 sur la constitution européenne, va jusqu’à préciser à l’avance qu’il restera en place quels que soient les résultats, déclarant que ces derniers ne peuvent avoir aucune incidence sur sa situation. En somme, si le référendum a été écarté par les dirigeants, ce n’est pas en raison de son côté « mise à mort », qu’ils ont écarté depuis belle lurette, mais parce que les élus de la république ont toujours eu une sainte horreur du référendum, qui contredit leur sentiment bien ancré que c’est à eux de décider : à eux, et pas au peuple ! On le voit bien en matière de démocratie locale où, depuis 2003, le référendum local aurait dû être utilisé de manière massive, alors qu’il ne l’a quasiment jamais été : le peuple, pensent spontanément les élus, n’a pas à usurper un pouvoir qu’il leur a légitimement délégué. Vous vous souvenez de la formule des cours de récréation : donner, c’est donner, reprendre, c’est voler.

    Dans le cadre d’une démocratie contemporaine où l’on a de plus en plus la faculté de consulter réellement tout le peuple, la forme de ce Grand Débat a-t-elle quelques mérites ?

    Non, car le vrai problème, c’est le fait de choisir, de décider. Autant une question posée par référendum permet de savoir qui est d’accord et qui ne l’est pas, autant un débat ne produit que de l’indécision : on ne peut synthétiser juridiquement le débat, pas plus que, selon Rousseau, on ne peut représenter la volonté. Un débat peut et même doit avoir lieu avant de répondre à la question, mais lui-même, en tant que tel, n’est pas susceptible d’être pris en compte. En clair, le débat public, quel qu’il soit, est forcément une impasse et, au fond, une duperie (on l’a vu avec celui qui vient d’être organisé sur la bioéthique). Ceux qui l’organisent savent ce qu’ils veulent obtenir, et le débat n’est là que pour donner au bon peuple l’impression qu’il n’est pas laissé pour compte, une fois de plus.  

    Propos recueillis par Philippe Mesnard
  • Conseils de lecture de ce week-end

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    Certains se sont divertis à réunir les idées reçues, les lieux communs ou les sottises de leurs contemporains. L'auteur de ce petit livre, lui, s'est amusé à collectionner les impostures. Académicien aveuglé par sa passion put acheter, au XIXe siècle, les lettres de Jules César à Vercingétorix, écrites en bon français ; comment, émue par le drame des Poldèves, la Chambre des députés française enjoignit la SDN d'arrêter le génocide commis contre un peuple qui n'existait pas ; ce qui permit à un marchand rusé de vendre la tour Eiffel à des acheteurs moins malins que lui.
    Mythiques ou ignorées, poignantes parfois (les faux survivants de la Shoah), drôles le plus souvent, ces histoires ont un point commun : elles se dévorent. u

    Le collectionneur d'impostures
    Frédéric Rouvillois.
    Éditions Flammarion 384 pages, 2010.

    16,00 euros

     

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    Dans ce texte écrit au sortir de la guerre à trente ans, le philosophe et théoricien politique Pierre Boutang (1916-1996) annonce et introduit à toute son uvre à venir en évoquant d´abord « la vie qu´il (lui) fut donnée d´avoir, enfant, dans un grand jardin », son « étonnement devant la consistance, la solidité des choses » et « ce jeu absurde » de leur découvrir et surtout de leur inventer des noms : « Toute forme que j´interrogeais, et qui me donnait sa réponse en se déroulant devant moi me conduisait au seuil de la joie ». C´est donc la réminiscence éclatante des débuts d´un grand nom de la métaphysique française du dernier siècle (un de ceux que George Steiner dans un essai fameux nommera « les logocrates »), mais aussi l´exploration de cette relation commune et originaire à l´être et au langage que la vie enfantine autorise. Ces pages magnifiques - dans un genre comparable aux Confessions de saint Augustin - constituent l´un des plus saisissants classiques de notre littérature, le récit de l´éveil d´une enfance heureuse qui va connaître vite « les constellations de la pauvreté et de l´échec » puisque de « cette maison, avec ce jardin, j´allais être chassé par des gens plus riches que nous » et, boursier dans un lycée, apprendre « par contact, quelle dérision c´était que l´égalité humaine proclamée par cette société » libérale et bourgeoise autour de 1928. u

    La politique
    Pierre Boutang.
    Éditions Les Provinciales, 159 pages, 2014.

    15,00 euros

     

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    La bataille de Camerone, combat qui opposa une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines le 30 avril 1863 lors de l'expédition française au Mexique est encore fait encore aujourd'hui la gloire et l'honneur de la légion. Soixante-deux soldats de la Légion, assiégés dans un bâtiment d'une hacienda du petit village de Camarón de Tejeda, résistèrent plus d'une journée à l'assaut de 2 000 soldats mexicains. À la fin de la journée, les six légionnaires encore en état de combattre, à court de munitions, se rendent à leurs adversaires à condition de garder leurs armes et de pouvoir secourir leurs camarades blessés. u

    Camerone
    Par P.Glogowski et G.Lehideux.
    Éditions du Triomphe, 48  pages.

    14,70 euros 

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  • Livres • Savoir pour prévoir afin de pourvoir

     

    Par Hilaire de Crémiers 

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    Christian Vanneste n’est pas un homme politique ordinaire.

    Ce qui caractérise le milieu, c’est son inculture. Ces gens-là ne savent rien ni du passé ni du présent ni des vraies questions qui se posent aujourd’hui à la société française. Quand ils prétendent savoir et détenir les diplômes qui le prouveraient, ils récitent les poncifs qui sont d’obligation, scolaire, universitaire, politicienne. Leurs discours convergent tous dans le même sens de la parfaite nullité.

    Christian Vanneste a réfléchi par lui-même ; il a lu, appris, philosophé ; il a mis en perspective l’histoire et resitué la France dans son drame politique, philosophique et même littéraire. Rien ne lui échappe de Descartes à Rousseau, de Pascal à Bergson, de Kant qui reste encore le philosophe de la modernité et de la république, à tous les faux esprits qui après 68 ont régenté l’intelligence française et contre qui se rebellent heureusement aujourd’hui tout ce qui a encore l’audace de tout simplement penser.

    Il en est de même de la politique : il sait que la France n’est pas née en 1789. L’individualisme qui a régi les rapports sociaux, a sa source dans une fausse conception du contrat social.

    La France dans la mesure où elle s’est conçue comme nation, a su dépasser cet individualisme. L’esprit social, le désir se servir retissaient le lien qui unissait les Français à chaque génération. De Péguy à Barrès, la France était chantée : le « moi » barrésien s’inscrivait dans l’énergie nationale.

    Le drame vient de ce qu’il n’y a plus de résistance, ni même d’esprit de résistance, sauf chez quelques-uns qui n’ont pas accès au pouvoir sous quelques mode que ce soit. Vanneste en sait quelque chose. Reste un rayonnement culturel qui flamboie encore. Tel un Philippe de Villiers au Puy-du-Fou, tel lui-même, Christian Vanneste, qui est l’un des rares à pouvoir dire, écrire, décrire un tableau synthétique de notre décadence actuelle, en dénoncer les causes, en annoncer les conséquences. C‘est devant nous, inéluctable. Car plus la société française s’effrite, se dilue, s’autodétruit, plus les communautarismes apparaissent, se développent et font la loi. Les groupes singuliers qui se présentent comme minoritaires et persécutés, revendiquent et, peu à peu, s’arrogeant la loi, la pratique de la loi et de la justice, imposent leurs usages et leurs visées dominatrices ; c’est le processus de victimisation en vue de la prise de pouvoir. Seulement, dans ce communautarisme triomphant, règne l’islam et, derrière l’islam, avance l’islamisme. La France s’est désarmée ; elle est en danger de mort. Toute personne intelligente le comprend parfaitement. Reste à savoir s’il est encore une volonté pour la sauver : SOS France ! L’identité, c’est perdurer dans l’être. Sinon, c’est la mort.

    C’est possible, encore, mais il faut une lucidité politique qui n’est pas encore de règle ni de mise aujourd’hui. Philippe de Villiers dans sa préface adoube le chevalier Vanneste : il est toujours utile de se battre et de savoir se battre.  

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    L’identité ou la mort, Christian Vanneste, préface de Philippe de Villiers, Editions Apopsix, 236 p, 20 € 

    Hilaire de Crémiers

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Papicha

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    Art et Essai : Papicha, un film franco-algérien (VOSTF) de Mounia Meddour, avec Lyna Khoudry (Nedjma, étudiante et styliste).

    guilhem de tarlé.jpg« Ah qu’elles sont jolies les filles de mon pays »

    Une fois n’est pas coutume, convenons que sur ce point Enrico Macias n’avait pas tort… Papicha – je crois – signifie « jolie fille »… Et ces papichas sont le premier atout de ce film.

    Le 13 mai 1958, en Algérie, les femmes musulmanes ont jeté leur voile : Vive l’Algérie française !

    Mais de Gaulle a fait – « c’est le sens de l’histoire » -  qu’en 1990 le voile veut à nouveau recouvrir ce pays, comme aujourd’hui le nôtre… (ce sont d’ailleurs les mêmes qui voulaient « libérer » l’Algérie de la « colonisation » française qui interdisent aujourd’hui à Zemmour d’évoquer la « colonisation » de la France).

    Après l’excellent Sœurs d’armes de la Femen…iste Caroline Fourest, c’est aujourd’hui une réalisatrice algérienne (algéro-française) qui fait dire à l’ami de Nedjma d’ « ouvrir les yeux »…

    Oui, ouvrons les yeux : « Je leur parle en paraboles : parce qu’ils voient sans voir (…) La prophétie d’Isaïe disait : (…) vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas (…) ils ont fermé les yeux, de peur que leurs yeux ne voient » (Mt 13, 13)

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Donne-moi des ailes

    non

    09/10/2019

    Une bonne soirée

    Fête de famille

    non

    12/09/2019

    Un très bon film

    Chambord

    non

    22/10/2019

    Un bon film

    Papicha

    non

    25/10/2019

    Très intéressant

    Thomas Pesquet, l’étoffe d’un héros

    non

    20/09/2019

    A revoir en VF

    La Famille

    non

    08/10/2019

    J’aurais pu  ne pas le voir

    La Fameuse invasion des ours en Sicile

    non

    13/10/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Quelle folie

    non

    24/10/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Nous finirons ensemble

    non

    12/05/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

    Le chant du loup

    Non

    15/03/2019

     

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : Justice pour Franco ! (2/2)

    Voir "Dans notre Éphéméride de ce jour : Justice pour Franco ! (1/2)"

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    1940 : Hitller rencontre Franco à Hendaye

     

    Évidemment, la teneur de l'entretien étant restée secrète, chacun peut, selon ses opinions politiques, donner son explication de la chose : ce qui est certain c'est que le Caudillo - Galicien rusé... - refusa à Hitler toutes ses demandes, n'entra pas en guerre à ses côtés, et ne permit pas aux troupes de l'Axe le passage par l'Espagne, pour prendre à revers les forces françaises d'Afrique du Nord.

    En agissant ainsi, Franco oeuvra de fait, non seulement dans le sens des intérêts de la France, mais encore de ceux de la paix (en refusant une extension encore plus grande du conflit...), de l'Europe et de la Civilisation.

    Constatant son échec complet, et conscient de s'être fait berner, Hitler devait d'ailleurs déclarer, en substance, qu'il préférerait se faire arracher trois ou quatre dents plutôt que de recommencer une négociation avec un homme pareil... 

    Le lendemain, Hitler connut un second échec d'importance : sur sa route de retour, il rencontra le maréchal Pétain, à Montoire. Pétain "se montra opposé à toute déclaration de guerre à l'Angleterre, comme à toute paix séparée, et, quelques semaines plus tard, manifesta spectaculairement ses réserves en éliminant Laval du pouvoir (13 décembre 1940)" (Michel Mourre).

    Pour mémoire, Pierre Laval, comme tant d'autres "collaborateurs", venait de la gauche : franc-maçon, député socialiste, très lié à la CGT, il était aussi très lié avec Jacques Doriot, maire communiste de Saint-Denis, lui aussi "collabo"...  

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    De Gaulle déclara : 

    "Qu'on imagine ce qu'eût été le développement du conflit, si la force allemande avait pu disposer des possessions françaises d'Afrique. Au contraire, qu'elle fut l'importance de notre Afrique du Nord comme base de départ pour la libération de l'Europe."  (Journal officiel de la République française, Débats de l'Assemblée consultative provisoire, 15 mai 1945). 

    Bien plus tard, le 8 juin 1970, de Gaulle ira rendre visite au général Franco, rendant ainsi témoignage, devant l'Histoire, du rôle éminemment positif que celui-ci avait joué, depuis sa victoire sur le marxisme-léninisme : voir l'Éphéméride du 8 juin...

  • Les deux discours du Ministre de la Culture devant la statue d'Henri IV, le 14 mai 2010...

                Pour répondre d'avance aux mauvais coucheurs de tous bords -et de tout ordre- qui s'étonnent de ceci ou cela, rappelons juste que le simple fait que le Pays légal organise la célébration de tel ou tel acte, ou de tel ou tel souverain -en l'occurrence, avec l'Année Henri IV...- revient à porter condamnation des mensonges officiels passés, et aussi des horreurs révolutionnaires (profanation de Saint Denis etc...).

                Voilà pourquoi l'on ne peut que se réjouir de voir les Autorités d'aujourd'hui donner tort aux furieux d'hier....

                Ce qui ne veut bien sûr pas dire que l'on gobe tout: quand le Ministre évoque (deuxième discours) "une Europe dont toutes les étoiles et toutes les identités dialoguent harmonieusement, dans le respect mutuel...", on ne peut que rester dubitatif (!), en rappelant à certaines de ces "identités" (!) qu'elles doivent elles-même, d'abord, respecter le cadre dans lequel elles sont venues vivre; en se souvenant que leur présence -en France et en Europe- n'a jamais été ratifiée par un peuple pourtant réputé souverain, mais à qui on n'a jamais demandé son avis sur le sujet... 

                Il suffit de lire lafautearousseau au quotidien pour bien voir que nous ne sommes pas dupes des propos officiels, du moins de certains....

                Nous nous réjouissons simplement quand les choses prennent une tournure et suivent une évolution qui, pour l'essentiel et dans l'ensemble, va dans le bon sens....

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    L'Année Henri IV est placée "sous le parrainage officiel du Chef de l'Etat".
    Célebrer, officiellement, ce "grand roi", cet "immense souverain", cette "figure fondatrice de notre histoire nationale"etc...etc... c'est donc, toujours officiellement, et explicitement, donner tort à tous ceux qui ont deversé, des décennies durant, des tombereaux de mensonges et d'insanités sur notre passé: celui d'Henri IV en particulier, mais plus largement, l'ensemble de notre Histoire....
    C'est cela qui est nouveau, et dont il faut se réjouir....

    I : Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l’occasion du lancement du site internet « Henri IV, le règne interrompu » www.henriIV.culture.fr, dans le cadre du 400e anniversaire de la mort d'Henri IV

         site multimédia de référence sur Henri IV 

         la collection multimédia Célébrations nationales 

         Société Henri IV

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    Madame la Présidente du Centre des Monuments Nationaux, chère Isabelle
    LEMESLE,
    M. le directeur des Archives, cher Hervé LEMOINE,
    M. le président de la Société Henri IV, cher Jacques PEROT
    M. le délégué aux Célébrations nationales ,
    Cher Grégory CHAMPEAU
    Chers tous qui avez collaboré à ce petit joyau informatique,
    Mesdames et Messieurs,
    Chers amis,

                « Vous ne me connaissez pas maintenant, vous autres ; mais je mourrai un de ces jours, et quand vous m’aurez perdu, vous connaîtrez lors ce que je valais, et la différence qu’il y a de moi aux autres hommes ». Parmi les légendes qui entourent la figure d’Henri IV, et en particulier son assassinat, cette sorte de prédiction rapportée par BASSOMPIERE est, en raison de son caractère prophétique, particulièrement mystérieuse. La référence christique y est probablement pour quelque chose… Et, par ailleurs, les circonstances de ce 14 mai 1610 étaient en effet, comme le savent les historiens, propices à l’effervescence avec la proximité d’une guerre avec l’Espagne, ce qui explique en partie l’événement. Mais une part de mystère demeure face à cette forme de prescience d’une disparition prochaine… Un mystère qui reste indissociable, parmi tant d’autres traits, de la légende du « bon roi » qui fut aussi un grand roi, un immense souverain.

                Pour lancer le premier acte de cette journée d’hommage national au Bon Roi Henri, l’Hôtel de Sully s’imposait comme une évidence, puisque SULLY, l’auteur de la célèbre maxime faisant de « labourage et pâturages les deux mamelles de la France », fut, comme chacun sait, le ministre fidèle et efficace d’Henri, et son compagnon de route jusqu’au jour de l’assassinat. Merci donc à Isabelle LEMESLE et à ses équipes pour leur hospitalité ainsi que pour leur diligence. Je constate d’ailleurs que la tête de réseau de nos monuments nationaux est en pleine
    restauration et je m’en félicite. Derrière nous, les appartements de la Duchesse en pleine réfection (les appartements, car pour la duchesse il est sans doute un peu tard…) nous tendent les bras et je suis sûr que le « vert-galant » aurait été tenté, lui aussi, de pousser cette porte...

                Bref, figure à la fois historique et mythique, mais toujours figure fondatrice de notre histoire nationale, Henri IV est avant tout un symbole d’une intensité particulière, qu’il était essentiel, à mes yeux, de commémorer dignement. Car le bon roi symbolise des valeurs qui sont encore et toujours les nôtres : Un symbole de paix et de tolérance ; Un symbole de renouveau urbain, mais aussi rural, et de prospérité;
    Un symbole de l’essor des arts, entre la Renaissance et la nouvelle esthétique baroque. Nous entendrons tout à l’heure les musiciens du Centre de Musique Baroque de Versailles nous offrir un échantillon de cette musique oubliée, en train d’être redécouverte, notamment grâce à ce merveilleux site Internet.

                L’acte I de cette commémoration « à cent actes divers » tout au long de l’année, c’est, pour nous, la présentation de ce site. Il y a bien sûr, et c’est légitime, une célébration religieuse ce matin à Saint-Denis – Henri vaut bien une messe… – à laquelle nous nous associons de tout coeur et en pensée. Mais le ministère de la Culture et de la Communication a voulu insister aujourd’hui sur la modernité de cet
    immense souverain.

                Et c’est pourquoi nous avons choisi de lancer un site Internet qui viendra alimenter notre collection multimédia consacrée aux « Célébrations nationales » dont mon ministère a la charge. Ce formidable outil mettra dès aujourd’hui à la disposition de chacun une somme considérable de connaissances, de documents, de musiques rares, de textes importants ou inédits, de peintures qui composent une iconographie d’une beauté exceptionnelle…

                Je voudrais bien sûr remercier chacune des personnes et des institutions – l’ex-Mission de la Recherche et de la Technologie, la délégation aux Célébrations nationales et la Société Henri IV – qui ont contribué à la réalisation de ce site particulièrement soigné, à la fois érudit et abordable, qui vulgarise au sens noble du terme, c’est-à-dire qui met à la disposition de tous les publics, quels que soient ses horizons de départ. En cela, il participe pleinement de cette « culture pour chacun » dont j’ai fait mon idéal à la tête du ministère. Ce site démontre avec éclat que la culture d’écran ne fait pas écran à la culture, et que les nouveaux supports peuvent être un formidable levier de notre mémoire collective et partagée. Aujourd’hui donc en quelque sorte, navigation et célébration sont les deuxmamelles de la culture pour chacun…! Sa vocation culturelle et pédagogique, sur un mode interactif et même ludique l’inscrit dans le programme d’éducation culturelle et artistique que nous mettons en place avec le ministère de l’Education nationale. J’y ajoute, je dirais, une vocation citoyenne. Car il contribue à tisser plus étroitement notre lien social, en nous restituant une part essentielle de notre mémoire et de notre identité commune, faite d’histoire, de légendes et de symboles mobilisateurs.

                Je vous invite donc à consulter cette réalisation exemplaire qui met l’outil numérique au service de la culture pour chacun, et je vous donne rendezvous dans les jardins (ou plutôt l’Orangerie peut-être, vu la météo) pour un moment musical et une collation façon « poule au pot », avant de vous retrouver peut-être ce soir sur le Pont-Neuf. Jean-Charles de CASTELBAJAC y a revisité la statue équestre d’Henri IV et il nous prépare bien des surprises et bien des émotions, qui constituent aussi, comme ce site Internet, une bien belle manière de donner vie à notre mémoire…

                Je vous remercie.

     

     

    II : Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l’occasion de la célébration du 400e anniversaire de la mort d'Henri IV autour de la statue équestre d'Henri IV sur le Pont-neuf (Paris, île de la Cité) et de l'oeuvre de Jean-Charles de Castelbajac.

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                Maintenant que les tambours ont laissé la place au silence, et le silence à la parole, nous pouvons nous recueillir ensemble à la mémoire de celui qui est resté pour chacun le modèle des souverains.

                La République n’est pas née de rien. Elle sait rendre hommage à tout ce qui, dans l’histoire de la France, l’a précédée et parfois aussi préparée. Elle salue aujourd’hui, à l’occasion du quatre-centième anniversaire de sa disparition tragique, celui qui, dit-on, est « le seul roi dont le peuple ait gardé la mémoire ». Elle rend hommage en lui à une anticipation de ses propres valeurs, tout autant d’ailleurs qu’elle salue un
    panache auquel elle emprunte l’une de ses trois couleurs – ce fameux « panache blanc » demeuré l’une des nuances qui, unies avec les couleurs de Paris, composent son drapeau. C’est pourquoi chacun des élus, quelle que soit leur couleur, la mairie de Paris, les mairies du 1er et du 6e arrondissements, la « Société Henri IV » et, par ma voix, le Président de la République et le gouvernement tout entier, se sont fidèlement associés pour donner quelque éclat à cette grande célébration nationale.

                Si nous célébrons un triste événement, c’est pour marquer notre attachement constant, par-delà les siècles écoulés, à ce grand souverain victime du fanatisme, dont il ne pouvait qu’être la cible pour en avoir été l’adversaire parfait dans toute son action de roi comme d’ailleurs dans toute sa vie. C’est aussi pour dire que, par-delà cette mort, les valeurs de ce monarque exemplaire ont triomphé. Elles ont fait de sa figure une inspiration qui dépasse son temps, qui n’a pas cessé de nourrir le meilleur de notre histoire et qui, nous voulons aujourd’hui en faire le pari, sera l’une des sources de l’avenir. Ces valeurs, chacun les connaît, ce sont celles de la tolérance et de la liberté, indissociables d’une leçon de joie de vivre, d’énergie et de solidarité humaine. Ce sont aussi les valeurs de la culture et de la foi dans l’humanisme des arts. Cet avenir, c’est celui d’une France et d’une Europe dont toutes les étoiles et toutes les identités dialoguent harmonieusement, dans le respect mutuel. C’est le voeu henricien de la concorde civile et de la paix religieuse élargi aux dimensions de notre planète.


                Déjà VOLTAIRE, dans La Henriade, avait montré le lien très fort qui unit la tolérance avec l’ordre cosmique du monde. Il chantait une première apothéose d’Henri IV emporté dans le ciel par Saint-Louis, qui contemple l’ordre céleste et qui saisit que la diversité est inscrite dans les desseins divins et que la tolérance est la seule réponse à l’efflorescence des confessions particulières. La Henriade a donc en quelque sorte précédé la vision de l’artiste d’aujourd’hui, cher Jean-Charles de CASTELBAJAC. C’est pourquoi je cède, moi aussi, au plaisir d’apparier le moderne et le contemporain et de vous livrer quelques bribes de ce voyage céleste qui semble préfigurer votre propre rêve d’un Henri IV « roi des étoiles » et souverain du futur :


    « Au delà de leur cours, et loin dans cet espace
    Où la matière nage, et que Dieu seul embrasse,
    Sont des soleils sans nombre, et des mondes sans fin.
    Dans cet abîme immense il leur ouvre un chemin.
    Par delà tous ces cieux, le Dieu des cieux réside.
    C'est là que le héros [Henri IV] suit son céleste guide ;
    C'est là que sont formés tous ces esprits divers
    Qui remplissent les corps et peuplent l'univers.
    Là sont, après la mort, nos âmes replongées,
    De leur prison grossière à jamais dégagées.
    Un juge incorruptible y rassemble à ses pieds
    Ces immortels esprits que son souffle a créés.
    C'est cet être infini qu'on sert et qu'on ignore :
    Sous des noms différents le monde entier l'adore :
    Du haut de l'empyrée il entend nos clameurs ;
    Il regarde en pitié ce long amas d'erreurs,
    Ces portraits insensés que l'humaine ignorance
    Fait avec pi-été de sa sagesse immense ».
    (La Henriade, chant VII)

                C’est bien un roi paradoxal auquel nous rendons hommage aujourd’hui – à la fois celui qui sut contempler de Sirius les vaines querelles des hommes et s’en placer à bonne distance, et celui qui sut être en même temps le roi le plus chaleureux et le plus proche de chacun. C’est par ces deux chemins qu’HENRI IV restera à jamais un roi universel. Le parer ainsi d’une épée lumineuse, c’est rappeler aussi que la paix repose sur le courage, que la justice ne va pas sans l’appui de la force, et c’est montrer que sans les lumières de l’esprit et du coeur pour nous guider, la force et le courage – toutes les vertus – ne sont rien.

                Après quelques évocations pyrotechniques retraçant sa gloire, nous pourrons voir s’illuminer l’architecture souple et légère qui encadre cette statue familière. Nul doute que le roi s’y prêtera à ces jeux de lumière avec sa tendresse et son sourire légendaires. Il se présentera ainsi, deux mois durant, jusqu’à notre fête nationale du 14 juillet, dans ce « simple apparat », aux yeux des passants arrivés de tous horizons dans la capitale. Il leur apparaîtra dans tout l’éclat dont il brille déjà dans nos mémoires, au sein de ce quartier qui porte son empreinte et qui est un peu déjà comme son écrin. Ce soir donc, après nous êtres recueillis avec gratitude, nous voulons dire, par les quelques instants d’une fête fidèle à son esprit qui savait être léger, notre joie d’être tous, par la grâce de l’histoire, les héritiers d’une
    générosité qui, la première, a lancé la France dans l’aventure de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.

                Je vous remercie.

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